Les dernières statistiques de l’OMT (l’Organisation Mondiale du Tourisme des Nations Unies) confirment que les arrivées des touristes internationaux ont augmenté de 7% en 2017 pour atteindre un total de 1 milliard 322 millions ; soit un taux bien supérieur à la tendance observable de croissance constante et soutenue depuis 2010. Il est le plus élevé depuis 7 ans.
L’Afrique, en progression de 8% a consolidé le sursaut de 2016 et a atteint le chiffre record de 62 millions d’arrivées internationales. L’Afrique du nord a enregistré une hausse des arrivées de 13% et l’Afrique subsaharienne de 5%. Cet élan devrait se poursuivre en 2018 à un rythme moyen de 5 à 7%.
Le 1er Janvier 2018, le nouveau Secrétaire général de l’OMT (L’Organisation Mondiale du Tourisme des Nations unies) vient de prendre ses fonctions. Il s’agit de Zurab Pololikashvili (géorgien). Il a été désigné pour quatre ans, le 14 septembre 2017, à Chengdu en Chine, lors de la vingt-deuxième Assemblée générale. Il a été notamment Ministre du développement économique, Ministre-adjoint des Affaires étrangères et Ambassadeur en Espagne, au Maroc, en Algérie et en Andorre. Il parle plusieurs langues dont le français. Il succède à Taleb Rifaï (Jordanien) qui a dirigé remarquablement l’OMT pendant 8 ans, après avoir été réélu à l’unanimité des pays membres pour son deuxième mandat.
C’est l’occasion de faire un point sur cette institution internationale et de se demander quelle y est la place de la Francophonie.
L’OMT regroupe 163 pays et territoires et environ 500 membres affiliés représentant le secteur privé, des établissements d’enseignement, des associations et des autorités touristiques locales. Son siège est à Madrid. L’OMT existe depuis 1975 et est une institution spécialisée des Nations Unies depuis 2002. Elle est la principale organisation internationale dans son domaine de compétence et travaille désormais en liaison étroite avec la Commission européenne, l’OCDE, le PNUE et l’UNESCO. Ses langues officielles sont l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français, le russe, et bientôt le chinois.
L’OMT fait progresser la réflexion communesur le Tourisme. Elle contribue à l’enrichissement et au partage des informations statistiques, des analyses prospectives et des échanges de bonnes pratiques. Elle produit des études de très grande qualité et réunit plusieurs fois par an les principaux décideurs, publics et privés du secteur.
L’OMT a su aussi mobiliser ses membres pour faire prendre conscience au niveau mondial de l’importance économique du Tourisme et le faire inscrire dans les agendas globaux. Notamment dans le cadre des T20, réunions informelles, depuis 2010, des ministres du Tourisme des pays du G20. Dès juin 2012, grâce au lobbying de l’OMT et du gouvernement mexicain, le Tourisme a enfin été cité pour la première fois dans une déclaration finale du G20. L’Assemblée générale des Nations Unies a ensuite approuvé de proclamer 2017 « Année internationale du Tourisme durable pour le Développement ».
L’OMT joue un rôle central en particulier dans la promotion du développement du Tourisme responsable, durable et accessible à tous, en veillant tout particulièrement aux intérêts des pays en développement. Elle s’est engagée pour que soient atteints les objectifs du Millénaire des Nations-Unies pour le développement, conçus pour faire reculer la pauvreté. Le Comité d’aide au Développement de l’OCDE, qui réunit trente des principaux pays donateurs, a ajouté l’OMT à la liste des Organisations internationales éligibles à l’AOD en août 2017. L’Assemblée générale de septembre 2017 a par ailleurs converti le Code mondial d’éthique du tourisme en une Convention internationale. C’est une étape historique qui va permettre de garantir que l’expansion du tourisme se fera dans le plus grand respect du développement durable, des problèmes sociaux, de l’épanouissement des communautés locales et d’une meilleure compréhension entre les cultures sans négliger les aspects économiques.
Mais la voix de la Francophonie est absente : La moitié des pays Membres de la Commission pour l’Afrique sont francophones mais le Président et les deux Vice-Présidents sont anglophones. Sa prochaine réunion annuelle aura lieu en juin 2018 au Nigéria.
Plus de 90 % des Membres affiliés sont hispanophones ou anglophones, donc la présidence, les deux vice-présidences et les onze membres du Bureau également. Le seul Forum international consacré aux opportunités d’investissements et d’affaires pour l’Afrique dans le secteur du Tourisme, INVESTOUR, va être organisé par l’Espagne, pour la huitième année consécutive, le 18 janvier 2018, dans le cadre de la FITUR, le plus grand Salon international du Tourisme qui accueille tous les ans plus de 200 000 visiteurs, dont la moitié sont des professionnels, et plus de 150 Ministres du Tourisme…
Pourtant l’OMT prévoit que les arrivées de touristes internationaux en Afrique vont passer de 58 millions à 134 millions d’ici à 2030. Le mois de janvier est celui des vœux et des bonnes résolutions. Souhaitons que le Tourisme francophone prenne conscience qu’il peut lui aussi exister pour bénéficier de cette croissance exceptionnelle avant qu’il ne soit trop tard.
Lors de l’ITB de Berlin, l’un des deux plus grands Salons internationaux du Tourisme, le 8 mars, les Ministres africains ont donné une nouvelle impulsion au programme d’action de l’OMT pour l’Afrique pour les quatre prochaines années. Le document final sera adopté lors de la réunion de sa Commission Afrique du 4 au 6 Juin prochain à Abuja au Nigeria.
Ce fut l’occasion de rappeler que les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 8% en Afrique en 2017, pour la deuxième année consécutive, donc à un rythme supérieur à la moyenne mondiale. Ce chiffre est d’autant plus important que, du fait de sa transversalité, le Tourisme est un levier précieux de développement, global et intégré pour tous ses territoires. A condition bien sûr d’être géré dès le départ sur un mode durable du point de vue économique, social et environnemental.
Les participants venus de 17 pays (dont 14 ministres) se sont mis d’accord sur une méthode et un programme d’action dont les principaux points sont notamment la connectivité, la réduction de la pauvreté, l’éducation, le renforcement des compétences, les changements climatiques, la biodiversité et les financements. Ils se sont engagés à sensibiliser l’ensemble des acteurs économiques de leurs pays à l’ampleur de l’impact de ce secteur sur les autres « afin d’élever le Tourisme au rang de priorité d’action nationale ». Une nouvelle réflexion a également été engagée sur ce que pourrait être la « Marque Afrique ».
Déjà à Madrid, le 18 janvier, lors de la FITUR, l’autre grand Salon international du Tourisme, INVESTOUR avait réuni près de 30 Ministres africains du Tourisme dans un Forum unique au monde sur les investissements et les opportunités d’affaires en Afrique dans le secteur du Tourisme. Il est organisé tous les ans depuis 9 ans par l’OMT, Casa Africa et la FITUR et structuré autour de deux tables rondes et des rencontres interentreprises.
Cette année, 42 projets ont été présentés. Les acteurs publics et privés espagnols étaient très nombreux. La Chine était également très présente grâce à son nouveau programme « OMT/Chimelong » sur la conservation de la vie sauvage et le Tourisme.
Ces opportunités d’affaires concernaient 15 pays dont 10 francophones, mais les Français étaient absents, comme tous les ans.
Cependant il n’est jamais trop tard : La liste des projets peut être consultée sur le Site d’INVESTOUR 2018 à la rubrique « Catalogue of projects ».
Et il y aura un dixième forum dans la prochaine FITUR de Janvier 2019.
Depuis que l’Afrique a adopté le mobile payment, les membres de la tech européenne ont tourné leurs regards vers ce continent immense, en pleine croissance, où beaucoup reste à faire. Cap Digital y organise sa conférence Futur.e.s, Partech y ouvre une branche, les annonces s’enchaînent. Mais que sait-on vraiment de l’écosystème tech africain ?
Pourquoi s’intéresser à l’Afrique maintenant ?
D’ici 2050, un quart de la population mondiale sera africaine et la moitié de cette population aura moins de 25 ans.
Il y a donc un enjeu mondial : il va falloir accompagner ce boom démographique, permettre au continent de se développer et structurer l’énergie de cette jeunesse. Cette dynamique passera par l’initiative individuelle, c’est une évidence. Aujourd’hui, la jeunesse africaine a un réel appétit pour l’entrepreneuriat, notamment innovant. Et la technologie a le potentiel de disrupter tous les secteurs.
Et puis il y a un enjeu pour les entreprises, qu’elles soient africaines ou européennes. Il suffit de regarder le taux de croissance de certains pays, 10% en Ethiopie, 8% en Côte d’Ivoire. C’est impossible pour une entreprise d’occulter l’Afrique, ce serait comme occulter la Chine il y a 30 ans.
Mais que sait-on vraiment de l’innovation technologique, de l’esprit startup en Afrique ?
A l’heure actuelle, aucune étude n’a analysé l’écosystème de l’entrepreneuriat innovant en Afrique dans son entièreté. Quelles technologies vont avoir un effet disruptif ? Quelles sont les startups qui fonctionnent ? Pourquoi émergent-elles ? Qu’est-ce qui fait que certaines entreprises fonctionnent et d’autres échouent ? Pourquoi n’ont-elles pas le même succès dans toutes les régions ? Comment et d’où viennent les financements ? Quelles sont les problématiques réglementaires et fiscales qu’elles rencontrent ? Les questions sans réponse sont nombreuses.
Nous avons besoin d’avoir un état des lieux pour pouvoir nourrir les discussions avec les institutions publiques, leur montrer ce qui fonctionne et ce qu’il faut faire pour s’assurer qu’un vivier d’entreprises innovantes arrive à s’épanouir. Avoir une vision globale de l’innovation en Afrique permettra aussi aux fonds d’investissement de mieux comprendre le marché et aux startups de tirer des enseignements de ce qu’il se passe dans les pays voisins.
C’est dans cet objectif que nous avons entrepris cette étude Stars in Africa. Nous avons presque fini la première étape, qui consiste à brosser un tableau avec les institutions et les fonds d’investissement. Nous allons ensuite donner la parole aux startups et les suivre pendant une à deux années pour voir lesquelles survivent et lesquelles meurent, et trouver des explications.
Peut-on réellement dresser le portrait d’un continent si large et multiple ? Un continent sans marché commun, langue commune ou homogénéité de développement ?
Il faudrait parler d’écosystèmes au pluriel. Les dynamiques dans l’ouest, le nord, l’est ou le sud sont très différentes.
Ce n’est pas qu’une question de différence de richesse entre les pays, il y a aussi des problématiques de cultures, de systèmes de financement et de réglementations complètement différentes. Dans certains pays, on peut créer une société en cinq heures, dans d’autres, cela peut prendre près de trois ans.
Pour autant il y a des similitudes. Ce qui caractérise l’essentiel du marché africain, c’est la présence d’une classe aisée très consommatrice, l’émergence d’une classe moyenne jusque là quasi inexistante, et l’ubiquité d’une classe populaire très sensible au prix.
Et c’est cette classe populaire qui a le plus besoin de disruption et va tirer la croissance ?
Oui, elle a une envie énorme d’être connectée au reste du monde, ce qui explique l’avènement des télécoms que la plupart des pays africains ont connu. Le passage entre la vision qu’elle a du monde à travers les écrans et la consommation va être passionnant car elle ne ne se fera pas de la même manière qu’en Europe ou aux Etats-Unis.
La population est très « street smart », elle a le sens de la débrouillardise et de la négociation, elle arrive à arbitrer très rapidement entre des prix. Pour elle, la technologie doit servir à réduire les coûts, à comparer les prix et bénéficier des meilleurs.
La capacité de disruption en Afrique est beaucoup plus forte que celle qu’on voit sur d’autres continents. Des secteurs comme la santé, l’éducation, l’agriculture, l’énergie, les services financiers, l’infrastructure, l’aménagement du territoire, les télécommunications ou encore la distribution sont en train de connaître leur révolution.
Les entreprises européennes sont-elles en mesure de participer à cette transformation ?
Les entreprises européennes ont les moyens financiers et l’expérience nécessaires pour lancer de gros projets mais elles ne peuvent pas réussir en Afrique si elles se contentent de répéter ce qui a fonctionné ailleurs. Les entreprises qui veulent entrer en Afrique doivent penser différemment que lors de leurs projets d’expansion habituels.
Elles doivent comprendre l’écosystème, la culture, d’où viennent les gens, quelles sont leurs motivations, quelles sont les problématiques terrain réelles. Alors seulement, elles peuvent tester de nouveaux produits.
Beaucoup de grands groupes étrangers voient dans l’Afrique un terrain de test excellent compte-tenu de sa démographie et de sa sensibilité prix exacerbée. Ils testent donc en Afrique de nouveaux produits, de nouveaux business models.
Ces groupes sont aussi attirés par l’Afrique parce qu’elle constitue un terrain vierge sans ancienne infrastructure encombrante. Il est souvent plus facile d’y mettre en place de nouvelles solutions, notamment dans les énergies renouvelables, qu’en Europe.
Les entreprises européennes ont beaucoup à apprendre de cette dynamique africaine. Il y a des startups en France qui ont des impacts en Afrique, de la même manière qu’il y a des startups purement africaines, dans le secteur notamment des mobile money, qui influencent les entreprises européennes. Les échanges vont vraiment dans les deux sens, et cela ne va que s’intensifier.
NDLR : Baréma Bocoum est un pur produit de la diaspora africaine. Associé KPMG, il mène une étude sur l’entrepreneuriat innovant en Afrique en partenariat avec le MEDEF et avec le soutien de l’Union européenne. Un constat s’impose : les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent impérativement intégrer l’Afrique à leurs plans stratégiques.
8 mars 2018. D’après l’étude annuelle « Women in Business » de Grant Thornton International, menée au sein de 35 pays au dernier semestre 2017, un nombre plus important d’entreprises (75 % en 2018 contre 66 % en 2017) comptent désormais au moins une femme à un poste de top management ou de direction. Les entreprises françaises sont au-dessus de la moyenne mondiale avec un résultat de près de 79%.
En parallèle, la proportion de femmes au sein des équipes du top management est passée globalement de 25 à 24 %. L’enquête révèle également que la seule mise en place de mesures contraignantes n’est pas suffisante pour entraîner une réelle avancée en matière de parité.
Au niveau mondial, l’évolution du nombre d’entreprises comptant des femmes à des postes de direction est principalement attribuable aux économies émergentes. Les pays d’Afrique (dans lesquels 89 % des entreprises ont au moins une femme parmi leurs dirigeants) et d’Europe de l’Est (87 %) occupent ainsi la tête du classement alors que l’Amérique latine a de son côté connu la plus forte progression (de 52 à 65 %). Une augmentation significative a également été observée au sein de l’Union européenne (de 64 à 73 %) et en Amérique du Nord (de 69 à 81 %).
Nathalie Margraitte, Associée et sponsor de « Women in Leadership and Diversity & Inclusiveness » au sein de Grant Thornton France, commente : « Si les résultats témoignent d’une amélioration, les femmes sont encore peu nombreuses aux postes de direction. Aujourd’hui, les entreprises ne seraient-elles pas plus enclines à « cocher des cases » plutôt que de promouvoir une véritable politique de mixité ? La mixité, décidée par l’entreprise ou légiférée ne suffit pas à elle seule à entraîner de profonds changements. Il faut pour cela que les leaders reconnaissent concrètement les avantages de la diversité car il existe un lien incontestable entre mixité et performance. La volatilité actuelle de l’économie mondiale, l’innovation et les bouleversements technologiques continus rendent cette question plus importante encore. »
Aucune politique prise individuellement ne semble conduire à la mixité Le rapport examine également le rôle des politiques menées par les entreprises et les gouvernements en matière de dynamique du changement. Les données montrent que les mesures visant à l’égalité des genres sont nombreuses et répandues, avec 81 % des entreprises qui démontrent une réelle égalité des salaires et 71 % qui mettent en place des politiques de non-discrimination en matière de recrutement. Les mesures de soutien aux parents qui travaillent sont également privilégiées, notamment le congé parental payé (59 %), la flexibilité des horaires (57 %) et le travail à temps partiel ou à distance (54 %). Il n’existe cependant pas de corrélation claire entre le type et le nombre de mesures mises en place par les entreprises et la mixité réelle au sein de leurs équipes de direction. Aucune politique prise individuellement ne semble ainsi conduire à la mixité. En effet, les régions dans lesquelles se déploient les mesures les plus incitatives (les pays d’Afrique, de l’Union Européenne et d’Amérique du Nord) affichent tout de même des niveaux différents pour les postes de direction.
Selon l’étude, les sociétés déclarent qu’elles sont motivées pour mener des politiques d’égalité hommes-femmes, principalement pour attirer et conserver les collaborateurs (65 %) et pour être en accord avec leurs valeurs organisationnelles (65 %). Le recrutement et l’attractivité des équipes sont des priorités stratégiques pour les entreprises et l’égalité hommes-femmes aux postes de direction est devenue un élément essentiel de leur image. Cependant les entreprises affirment que parmi les freins à l’introduction de politiques en faveur de l’égalité figurent la complexité de passer des bonnes intentions à la pratique (22 %) et les stéréotypes sur les postes en fonction du sexe (21 %).
Nathalie Margraitte ajoute : « Les entreprises qui réussissent sont celles dont les pratiques témoignent de la conviction profonde que la diversité génère des bénéfices et des avantages aux niveaux humain, organisationnel et culturel. Les dirigeants doivent soutenir cette évolution et créer des cultures « inclusives » faisant que chaque individu puisse s’épanouir et se distinguer, si nous voulons parvenir un jour à un véritable changement. Ils sont les seuls à pouvoir réellement agir pour que cela évolue. »
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Le Rapport d’activité international (IBR) de Grant Thornton, lancé en 1992 initialement dans neuf pays d’Europe, présente désormais des analyses des points de vue et des attentes de plus de 10 000 entreprises par an au sein de 35 pays.