Le Maroc a la chance d’avoir une monarchie visionnaire
INTERVIEW par le FFA de Charles Saint Prot,
Directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques,
auteur, en collaboration avec Zeina el Tibi, de :
« Mohammed VI ou la monarchie visionnaire » (éditions du Cerf)
Le Maroc célèbre en 2019 le vingtième anniversaire du règne de Mohammed VI. Quelles sont les grandes lignes de ces vingt premières années ?
Il y a des réalisations incontestables sur tous les plans : économiques, sociaux, institutionnels… Le Maroc est le pays le plus émergent d’Afrique. Il est à la pointe dans les énergies renouvelables avec la plus grande centrale solaire au monde à Ouarzazate. Dans quelques années, le Maroc fournira de l’énergie à l’Europe. Il y a un fort développement économique attesté par des réalisations comme Tanger Med, le TGV ou l’installation de nombreuses usine d’automobiles (Renault, PSA) ou d’aviation. La pauvreté a reculé considérablement même s’il y a naturellement encore à faire. Sur le plan politique, le Maroc s’est imposé comme le chef de file de l’Afrique grâce à la diplomatie africaine d’envergure conduite par le Roi. Au total, le Maroc est en marche vers le progrès et cela mérite d’être souligné dans cette région du monde.
Vous affirmez donc que le Maroc connait la stabilité politique ?
Bien sûr, tout le monde peut le constater. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les puissances sont attachées à la coopération avec le Maroc, à commencer par la France qui connait la loyauté et la constance de l’amitié marocaine et soutient le Maroc dans sa juste lutte contre le séparatisme au Sahara marocain.
Le Maroc n’est pas seulement en tête pour ce qui concerne l’économie et le développement social, mais il est aussi le seul pays stable au sud de la Méditerranée et le seul qui mène une action résolue et constante contre les facteurs de désordre et d’extrémisme. J’ajoute que grâce à ses provinces du sud, le Sahara marocain, jusqu’à la frontière mauritanienne, le Royaume est un acteur déterminant dans la zone sahélo-saharienne et un partenaire indispensable dans la lutte contre les extrémismes. La récente réception du Pape au Maroc démontre que cet esprit de tolérance se traduit dans les faits. Le Roi Commandeur des croyants pèse de tout son poids sur le champ religieux et fait en sorte de combattre les idéologies terroristes déviantes qui trouve souvent des complices en Algérie et auprès des séparatistes du Polisario qui sont à la solde du régime algérien. Au final, les pays européens, à commencer par la France et la Belgique, devrait s’inspirer du modèle marocain, par exemple l’Institut Mohammed VI de formation des imams.
Comment expliquez-vous l’exception marocaine ?
Le Maroc est un îlot de stabilité grâce à la monarchie. La monarchie au Maroc n’est pas seulement régnante, elle est aussi gouvernante. Le Roi fixe les grandes options, prend les décisions importantes et veille à la mise en place de systèmes de contrôle permettant de vérifier les progrès accomplis ou les défaillances. C’est pourquoi la monarchie réunit un large consensus car le peuple marocain sait qu’elle fait partie de l’ADN du Maroc et qu’elle garantit ces biens précieux que sont l’unité nationale, le progrès, et, bien sûr, la vision à long terme qui, comme nous l’écrivons dans notre livre, anime toute l’action du pays.