Les Philippines font partie des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles du fait de sa situation géographique, mais aussi démographique. Les catastrophes naturelles ont provoqué de nombreux dégâts et pertes humaines dans le pays. Entre 1995 et 2014, plus de 23 000 personnes sont décédées. Les coûts directs associés à ces catastrophes naturelles représentent en moyenne 1% du PIB du pays. La récurrence des catastrophes touche les populations les plus pauvres (25,2% de la population totale) de manière disproportionnée en affectant les ressources et les biens matériels de ces populations, aggravant ainsi leur vulnérabilité face à de nouveaux chocs et réduisant les bénéfices des politiques de développement à plus long terme.
En cette fin d’année 2017, deux typhons ont encore touché l’archipel des Philippines, faisant quelque 250 morts et autant de personnes encore portées disparues, et des dégâts très importants. 2,5 millions de personnes sont concernées.
Le typhon Urduja (ou Kai-tak) a dévasté les côtes du Samar oriental (Visayas) le 17 décembre. Quelques jours plus tard, le 22 décembre, le typhon Tembin (ou Vinta) s’abattait sur l’île de Mindanao, au sud de l’archipel, déjà très présente dans l’actualité en 2017 pour le conflit qui a touché la ville de Marawi.
Urduja a entraîné inondations et glissements de terrain dans de nombreuses zones du Samar oriental. Les maisons, inondées, sont inhabitables, de même que les bâtiments publics comme les écoles. Routes et ponts sont au minimum impraticables, si ce n’est, détruits. Les structures d’assainissement (fosses septiques, etc.) débordent et sont susceptibles de déclencher des maladies. Les réseaux d’eau sont coupés. Les cultures, inondées voire détruites, laissent d’ores et déjà présager de très faibles récoltes à venir.
Avec des rafales jusqu’à 155 km/h, Tembin a entraîné des crues subites et des glissements de terrain qui ont ravagé cultures, infrastructures, habitations, services essentiels, voies de communication et sources d’eau de par l’île de Mindanao. Près de 91 000 personnes ont perdu leur habitation et sont aujourd’hui hébergées dans des centres d’évacuation d’urgence – parmi elles, des familles déjà évacuées auparavant suite au conflit qui a touché la ville de Marawi. Pour ces familles déjà démunies, Tembin est une double peine. Le typhon ne fait qu’accabler une situation d’extrême vulnérabilité déjà subie des suites du conflit. Les équipes d’évaluation d’ACTED déployées en urgence ont fait état de besoins cruciaux en termes d’abri, d’eau, d’hygiène et d’assainissement, de sécurité alimentaire et de protection.
ACTED est déjà présente et opérationnelle de longue date dans le Samar oriental et l’île de Mindanao, et l’une des seules ONG présentes et avec une capacité de réponse dans la zone de Marawi. L’ONG est prête à intervenir suite aux catastrophes de ces derniers jours, sur la base des évaluations rapides menées par ses équipes.
Ces dernières ont déjà mis en place des opérations de soutien à l’accès à l’eau, à l’hygiène et aux abris, et comptent agir dès que possible pour :
- Distribuer un millier de kits de réparation d’abris aux plus vulnérables et construire quelque 200 abris semi-permanents pour ceux qui ont perdu leur maison ;
- Distribuer des semences et des engrais à 5000 agriculteurs pour leur permettre de rebondir et de reprendre leurs activités agricoles le plus vite possible ;
- Distribuer 1500 kits d’hygiène et des kits de purification de l’eau ;
- Réhabiliter 30 points d’eau, ainsi que des infrastructures d’hygiène dans des écoles.
Marawi est concerné par un conflit armé qui s’est intensifié ces derniers mois. En réponse à cette crise, ACTED intervient depuis 2017 en aidant les populations déplacées avec la distribution de kits d’hygiène, de biens de première nécessité et avec des programmes de ‘cash transfer’. Ces programmes permettent d’aider les familles déplacées de survivre en attendant des jours meilleurs.