Par Philippe GUILLAUME, Authorhouse – 307 pages, 21 euros
Partout dans le monde, mais en Europe en particulier, le « Religieux » questionne plus que jamais la laïcité tandis que le radicalisme islamique entretient les peurs du « grand remplacement ».
La présence à Bruxelles de représentations officielles de différentes églises auprès de l’Union européenne marque leurs places historiques souvent majeures. L’influence religieuse est un fait incontestable, mais c’est un sujet paradoxalement peu étudié, sans doute laissé pour compte des grandes affaires géo-stratégiques, économiques et monétaires qui préoccupent l’Union.
Le Baron Philippe GUILLAUME, issu d’une vielle lignée de diplomates belges, fort d’une expérience assez exceptionnelle dans plusieurs pays aux cultures différentes, propose de combler ce vide et d’étudier, dans ce nouvel essai, le fonctionnement de l’Union, sous l’angle religieux.
Dans un style alerte et stimulant, l’auteur apporte ses éclairages sur les tendances qui ont conduit à la fondation de l’Union européenne et notamment sur la place prépondérante prise par l’Église catholique qui au travers du message de Noël 1944 de Pie XII, a impulsé la création des partis démocrates chrétiens.
Le cadre religieux de l’Europe détermine notre façon de vivre, de réfléchir, notre échelle de valeurs. Depuis le Moyen-Âge, l’Église catholique est la principale religion de l’Europe et c’est toujours vrai aujourd’hui :
Sur les 730 millions d’Européens, 53% se déclarent Catholiques (et autres chrétiens), 12% Protestants, 8% Orthodoxes, contre seulement 2% Musulmans et 23% d’athées et agnostiques.
Si des différences quelquefois majeures peuvent exister entre les États membres, comme les traces de la présence du Royaume-Uni, elles ne font pas obstacle au maintien d’un dénominateur commun autour du respect de la dignité humaine, la solidarité, la science, le progrès, hérités de l’Humanisme, de la Renaissance et de la philosophie des « Lumières ». Tandis que le maintien et la transmission d’une foi vivante revient aux instances religieuses, aux théologiens ou simplement aux adeptes.
Ainsi, c’est sous cette influence, et sur ces partis démocrates-chrétiens aidés par les socialistes que s’ est « … trouvée l’énergie de construire l’Union Européenne, une organisation supranationale qui a engrangé 70 années de développement économique et de paix… ». À travers l’histoire très documentée de l’Europe, vue sous l’angle religieux, et au vu de la position des églises sur nombre de points de doctrine, Philippe GUILLAUME nous rappelle que l’Europe abrite : « … une civilisation héritière de Rome et d’Athènes, résultant d’un métissage culturel unique au monde … une terre de défi, d’aventures et …d’avant toutes… » C’est aussi un de ses grands mérites. Un témoignage précieux pour tous publics.