Tendances économiques

Mobilisation d'urgence aux Philippines après le passage de deux cyclones tropicaux

Les Philippines font partie des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles du fait de sa situation géographique, mais aussi démographique. Les catastrophes naturelles ont provoqué de nombreux dégâts et pertes humaines dans le pays. Entre 1995 et 2014, plus de 23 000 personnes sont décédées. Les coûts directs associés à ces catastrophes naturelles représentent en moyenne 1% du PIB du pays. La récurrence des catastrophes touche les populations les plus pauvres (25,2% de la population totale) de manière disproportionnée en affectant les ressources et les biens matériels de ces populations, aggravant ainsi leur vulnérabilité face à de nouveaux chocs et réduisant les bénéfices des politiques de développement à plus long terme.

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Point de vue des économistes

L’Afrique : vers le retour de nouvelles perspectives économiques

Le XXIème siècle doit être celui de l’Afrique. Une croissance démographique qui conduit à un doublement de la population du continent d’ici 2050, des besoins exponentiels afin de répondre aux besoins en matière d’accès à l’énergie, à la mobilité, à l’internet, tout portait à penser que l’Afrique allait gagner sa place dans un monde ouvert, marqué par la compétition économique et une offre de plus en plus diversifiée. Force est de constater que les années passées ont été contrastées tant en terme de croissance économique, qu’en terme de développement humain tandis que la pression sécuritaire semblait jeter une ombre sur l’Afrique.

            Les indicateurs économiques depuis 2017, et pour 2018 voire 2019 font apparaître une inversion de la tendance : la croissance du PIB de l’Afrique était de 2.4% en 2017. Elle avoisinera les 3.4% en 2018, 4% en 2019. Elle était de 1.3% en 2016. Certains pourront douter de l’homogénéité de l’optimisme économique en rappelant que les économies du Nigéria, de l’Afrique du Sud, de l’Ethiopie, et des pays de l’UEMOA tirent cette croissance. Mais elle marque sans doute un tournant dans un continent où si le secteur agricole a retrouvé des couleurs, les entreprises concernées par l’adaptation à la préservation environnementale et l’implantation de l‘e-économie constituent des secteurs porteurs dans un environnement international transformé.

La Chine, les Etats du Golfe arabique, la Russie, l’Inde, constituent autant de pôles d’influence nouveaux ou restaurés. Tout comme les Etats-Unis ou l’Union européenne, ils entendent acquérir ou renforcer les instruments d’une présence internationale. Pour y parvenir, ils se dotent non seulement des instruments de défense naturels à cette puissance, mais acquièrent et maîtrisent les technologies indispensables pour peser sur les affaires du monde. Les pays émergents sont désormais au nombre de 65. Ils étaient 12 en 1990. Ils représenteront 60% du PIB mondial en 2030.

Et l’Afrique n’est pas en reste. Le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Mozambique, la Namibie, l’Angola, le Botswana, l’Ethiopie, la Tanzanie, le Nigéria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin ou le Ghana portent, avec d’autres, haut les couleurs d’une Afrique qui se relève.

L’Afrique est parvenue à démultiplier ses échanges commerciaux avec de nouveaux pôles de puissance, au premier rang desquels la Chine bien entendu. Mais le Brésil, l’Inde, certains Etats du Golfe arabique ne sont pas en reste. Il est vrai que les perspectives macro-économiques restent spectaculaires : l’Afrique retrouve les voies de l’essor économique après un ralentissement au début de la décennie.

En 2030, les pays riches représenteront 38% de la production mondiale. Leur part était de 62% en 2000. La part des pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) au PIB mondial sera alors de 57% contre 49% actuellement.

L’Afrique est entrée de plein pied dans la mondialisation. Les échanges sud-sud, Chine-République démocratique du Congo par exemple, ou Kenya-Golfe arabique, ont été multipliés par 10 depuis 1990. Les échanges au niveau du monde l’ont été pendant la même période, par 4. La Banque mondiale évalue à près de 93 milliards de dollars par an, les besoins en infrastructures du continent durant la décennie qui s’annonce. Il est plus que temps de définir une stratégie industrielle fondée sur un partenariat avec l’Afrique si nous voulons participer au changement africain du XXIème siècle.

Cette croissance est favorisée par une démographie très forte : le continent africain va multiplier par deux son nombre d’habitants au cours des quarante prochaines années. La population africaine est de 900 millions d’habitants aujourd’hui. Elle en comptera 1.8 milliards en 2050. Un milliard de personnes vivront alors, dans les villes. Ce sont déjà près de 40 villes de plus d’un million d’habitants qui se développent. Des mastodontes comme le Caire, Lagos, Kinshasa constituent autant de moteurs régionaux permettant d’accompagner les villes de demain.

Un tiers des Africains seront considérés comme solvables économiquement d’ici à 2050, proches des « classes moyennes » telles qu’elles sont définies en occident. Bien entendu, les marchés qui pourraient s’ouvrir aux entreprises sont à la hauteur de ces défis. Autant dire que les besoins portant sur la gestion urbaine, comme l’assainissement des eaux ou la gestion des déchets sont énormes. Que dire des exigences en matière de mobilité et des transports urbains ? Avons-nous conscience des infrastructures dont l’Afrique aura besoin pour satisfaire la demande sur le plan énergétique ? Déjà, ce sont 30% du potentiel hydroélectrique mondial qui se trouvent en Afrique. Il est plus que temps de définir une stratégie industrielle fondée sur un partenariat avec l’Afrique si nous voulons participer au changement africain du XXI ème siècle.

Enfin et surtout devrions-nous dire, la dette des Etats africains représente 50% de leur PIB. Elle est, aux Etats-Unis et en Europe, de plus de 80% du PIB ! Cela signifie que les Etats disposent d’une marge encore suffisante pour financer leurs grands projets d’infrastructures. La demande de formation technique et professionnelle ne peut qu’augmenter. Une main d’œuvre qualifiée peut naître de cette révolution qui se répand sous nos yeux. Que ce soit à Dakar, Ouagadougou, Nairobi, Le Caire, Kigali, Luanda ou Johannesburg, partout la volonté de participer à la vague numérique et à la course aux infrastructures côtoient la fierté d’une identité assumée et retrouvée.

La France a raison de vouloir accompagner les efforts de l’Afrique visant à acquérir une place légitime au sein des institutions mondiales. Un partenariat politique est à inventer. Contribuer à faire du développement africain un modèle notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique, est une ambition à portée de main. Pour y parvenir, nous devons tous comprendre que les marchés en expansion de l’Afrique, constituent une chance pour nos entreprises. Cette conscience côtoie les priorités que sont l’emploi, la formation professionnelle et l’enseignement technique. L’harmonisation fiscale entre les pays est un objectif qui deviendra important dès lors que les coopérations régionales se développeront.

Il ne s’agit pas, pour autant, d’être naïf. Des problèmes en matière de sécurité perdurent. Des menaces comme la présence de mouvements terroristes dans la bande du Sahel, au Nord du Nigéria, la piraterie notamment dans l’Océan indien ou le Golfe de Guinée, un trafic de drogue agressif, existent. Des conflits ou des tensions perdurent, notamment dans l’Est du géant congolais, dans l’Ouest du Soudan ou dans les sables du Sahara.

La gouvernance reste dans certains pays, un problème de fond. Mais désormais, une fierté africaine apaisée et retrouvée, a complété les efforts longtemps portés par des hommes et des femmes d’exception comme le Sud-africain Nelson Mandela, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, la Kenyane Mangari Maathaï ou le Ghanéen John Agyekum Kufuor.

L’Afrique devient un marché d’avenir. Lui est-il possible de ne pas reproduire les schémas du passé ? L’Afrique est-elle condamnée à exploiter des matières premières sans en contrôler le prix et les voir transformées et manufacturées ailleurs ? A elle de se mobiliser pour rompre ce cycle.

L’émergence d’une demande intérieure et d’une politique industrielle pour certains d’une part, la dotation d’infrastructures pour amorcer une consommation nouvelle par ailleurs, peuvent accompagner une meilleure distribution des richesses tout en assurant un retour de l’Etat dans l’unité nationale pacifiée au sein d’un continent d’avenir.

Source : www.cartograf.fr/continent-afrique

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Juridique

L’adéquation du droit OHADA aux besoins de l’Afrique

Un exemple pour les autres pays ?

L’apport du droit OHADA au droit économique ou du moins aux activités économiques est incontestable. Cet apport est analysé au regard du développement de la modernité de ses mécanismes et des moyens mis à disposition pour la sécurisation des investissements. Nous pouvons donc affirmer que l’OHADA, dont l’objectif était d’offrir un cadre au développement économique de l’Afrique, produit les effets escomptés.

L’interdépendance étroite entre le processus d’élaboration des normes juridiques de base et le monde économique incite en effet à avancer que le système OHADA répond aux besoins recherchés, notamment ceux inhérents à la volonté d’intégration juridique des Etats africains en liaison avec l’élaboration de règles simples, modernes et adaptées à la situation de leur économie par la mise en œuvre de procédures judiciaires appropriées.

De ces développements, il ressort que le traité OHADA est bien plus qu’un traité parmi d’autres. Bien que sa structure soit sensiblement identique à celles des autres accords internationaux, il s’en distingue à plusieurs égards.

Sa première originalité réside dans son objectif de réaliser une unification progressive et générale des législations afin de favoriser le développement harmonieux de l’ensemble des Etats parties. Les articles 1 et 2 en témoignent. Sa seconde particularité apparaît dans l’ampleur de l’intégration communautaire qu’il propose (article 53 du traité). Cette intégration implique de considérer l’existence de conflits permanents entre les intérêts nationaux et communautaires, donc la nécessité de les résoudre sous peine d’éclatement de tout l’édifice. La troisième spécificité du traité vient de la force du droit supranational qui en est issu et de son caractère contraignant. Le traité peut non seulement « entraîner des modifications obligatoires des législations nationales » mais également s’imposer directement aux sujets de droit des Etats parties. Le traité OHADA ne consacre pas seulement la primauté du droit communautaire sur le droit national, il affirme « la substitution du droit communautaire au droit national ». Enfin, la différence du traité OHADA par rapport aux autres organisations existantes se trouve dans les moyens et méthodes retenus pour atteindre ses objectifs. Pour les atteindre, les auteurs du traité ont créé « l’Organisation pour l’Harmonisation Africaine du Droit des Affaires ».

Force est par conséquent de constater que les Etats membres de l’OHADA se sont dotés d’un droit des affaires résolument moderne. Le processus de modernisation désormais enclenché est devenu une réalité concrète au quotidien, notamment par l’entrée en vigueur régulière des Actes uniformes et leur application.

Ce droit souple, pratique, évolutif, au service de l’économie d’un continent, inspiré de l’ingéniosité des acteurs politiques, économiques et judiciaires, et influencé par l’évolution des techniques et les besoins du commerce, est pour toutes ces raisons un droit ouvert, aussi bien sur l’Europe que sur le reste du monde. Au-delà d’une approche strictement juridique, cette ambitieuse réalisation contribue sans aucun doute à donner une autre image d’un continent souvent mis à l’écart des grands changements opérés dans le monde, et suscite déjà l’intérêt d’autres Etats dans le cadre de leurs réflexions sur la modernisation de leur système juridique.

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Point de vue des économistes

Un monde de bulles...

Le Dow Jones à près de 25 000 points, le Nasdaq à 7 000 points (dans les deux cas des nouveaux sommets historiques), des taux d’intérêt négatifs pour les obligations de l’Etat français jusqu’aux échéances de cinq ans, le bitcoin à 20 000 dollars…

Soyons honnêtes et réalistes, ayons le courage de l’écrire : face à de telles évolutions, nous sommes complètement dépassés. Non seulement parce qu’à l’instar de la très grande majorité des prévisionnistes, économistes et analystes en tous genres, nous n’avions pas prévu de tels excès, mais aussi parce que nous avouons humblement que nous ne comprenons pas, dans le sens épistémologique du terme, de tels phénomènes.

Evidemment, l’envolée des marchés boursiers et obligataires peut en partie s’expliquer par le caractère extrêmement accommodant des politiques monétaires à travers le monde et par la profusion de liquidités gratuites, notamment au sein de la zone euro, du Japon et du Royaume-Uni.

De même, la flambée inextinguible du cours du Bitcoin tient notamment au fait que plus de 90 % des bitcoins sont détenus par 5 % des intervenants sur ce marché, qui est ainsi devenu l’une des plateformes privilégiées du blanchiment de l’argent sale à l’échelle planétaire. Dès lors, tant que les autorités financières internationales n’auront pas légiféré, rien ne semble pouvoir stopper cette dangereuse spéculation.

C’est d’ailleurs parce qu’elles sont en partie explicables que de nombreux observateurs des marchés n’osent toujours pas qualifier ces évolutions extravagantes par le terme de bulle. Pourtant, tel est bien le cas. En effet, une bulle est tout simplement un écart cumulatif et auto-entretenu entre la valeur financière des actifs financiers et leur valeur réelle, c’est-à-dire celle correspondant à la réalité économique. Si l’excès de liquidités mondiales a participé à alimenter cette bulle, il ne peut cependant aller à l’encontre d’une loi physique incontournable : les arbres ne montent pas au ciel.

Et même si le ciel est très haut, les niveaux actuellement atteints par le Dow Jones et le Nasdaq défient l’entendement. Et pour cause : normalement les variables boursières doivent refléter une réalité économique concrète. Ainsi, la corrélation historique entre le Dow Jones et la croissance mondiale indique que pour justifier l’atteinte des 24 000 points par le premier, la seconde doit dépasser les 8 %.

Or, dans le meilleur des cas, elle sera d’environ 3,5 % en 2017. Ce qui restera une excellente performance, mais insuffisante pour valider définitivement la récente flambée des indices boursiers internationaux. Et ce d’autant que les risques politiques, économiques et financiers sont pléthore et surtout que la croissance mondiale va forcément ralentir en 2018.

Tout d’abord, la croissance chinoise va logiquement décélérer vers 6 %. Le problème est que, depuis une vingtaine d’années, la contribution de la Chine à la croissance mondiale oscille entre 30 et 50 %. Dès lors, si la locomotive de la planète freine, l’ensemble du train ne peut que suivre. Et ce d’autant qu’il n’existe pas d’alternative crédible. L’inde n’est pas suffisamment puissante et a dernièrement fait preuve d’une certaine fragilité, le Brésil, l’Argentine et la Russie vont mieux mais restent également fragiles. Quant aux Etats-Unis, ils ne parviennent plus à réaliser une croissance durablement supérieure à 2,5 %. Enfin, la zone euro, en dépit de soutiens exceptionnels et une fois l’effet de rattrapage passé, elle peinera à dépasser les 2 % de croissance.

Dans ce cadre, le ralentissement de la croissance mondiale apparaît inévitable. Il ne sera certes pas dramatique mais, cette dernière devrait passer d’un niveau moyen de 3,5 % depuis une trentaine d’années à environ 3,1 % en 2018, voire un peu moins en 2019. Face à ce ralentissement, les marchés boursiers doivent donc logiquement corriger leurs excès. Selon nos estimations, ils devraient baisser d’au moins 15 % au cours des prochains mois, avec, parallèlement, une volatilité extrême. Bien entendu, plus la bulle ira loin, plus cet ajustement baissier sera fort. En conclusion, nous rappellerons cet adage de bon sens : mieux vaut prévenir que guérir.

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