Tendances économiques

Tourisme, Afrique

La première Conférence ministérielle OMT/OACI [1] sur le Tourisme et le Transport aérien en Afrique se tiendra au Cap vert (à Santa Maria, île de Sal) du 27 au 29 mars 2019. L’objectif est de réunir des hauts Fonctionnaires et des Experts techniques, des organisations internationales et des professionnels du secteur privé concernés par ces secteurs pour :

  • Identifier les possibilités et les défis associés au développement de la connectivité et de la fluidité des voyages sur le continent africain ;
  • Améliorer la compréhension commune des impératifs commerciaux et les réponses à y apporter en renforçant le dialogue entre les deux secteurs ;

En savoir plus, lire la suite
Tendances économiques

THAÏLANDE : Un des programmes majeurs d'ACTED : la formation professionnelle dans les camps de réfugiés

L’histoire de Phu Mah, réfugiée birmane et formatrice en couture

Il faut compter environ une heure de route pour se rendre depuis Mae Hong Son, capitale de la province homonyme, dans le nord de la Thaïlande au camp de Ban Mai Nai Soi.

Dans le camp, des centaines de maisons en bambou recouvertes de feuilles sont réparties en vingt sections, avec un enchevêtrement de petits commerces, de restaurants, d’églises, de temples, d’écoles, de cliniques et de bureaux d’ONG et agences internationales variées. Dans des petits jardins, les résidents du camp cultivent divers végétaux ou élèvent des animaux. Dans les quelques espaces inoccupés par les bâtiments ou la végétation, les résidents du camp se retrouvent pour discuter, les enfants pour jouer.

Ban Mai Nai Soi a été construit il y a maintenant vingt ans, et abrite plus de 10 000 réfugiés ayant fui le Myanmar. La plupart sont d’ethnie karenni, originaire de l’état de Kayah.

Phu Mah enseigne la couture dans un des centres de formation professionnelle d’ACTED. Elle est née au Myanmar et vit à Ban Mai Nai Soi depuis que sa famille a fui le pays, il y a 19 ans. Aujourd’hui, elle a 21 ans. Ban Mai Nai Soi a été son seul foyer, pendant la plus grande partie de sa vie.

Tous les matins, Phu Mah se rend au centre de formation d’ACTED, situé dans la section 14 du camp. Elle en a pour environ une heure à pieds, ou quinze minutes à vélo. Elle parcourt tous les matins le même chemin : elle passe devant les mêmes boutiques et croise le même flot continu de personnes, de motos, d’enfants. Près de la moitié de la population de Ban Mai Nai Soi a moins de 18 ans.

Les salles de classe accueillant les formations d’ACTED se trouvent dans l’enceinte du bâtiment du Département d’éducation karenni (KnED), l’organisme local qui coordonne les activités éducatives du camp. ACTED travaille avec le KnED depuis 2013 dans deux camps de réfugiés birmans en Thaïlande. Avec ces formations professionnelles, ACTED cherche à renforcer les moyens de subsistance des personnes réfugiées en leur donnant permettant d’acquérir des compétences qui les préparent à une nouvelle vie, en dehors des camps. Depuis le début de ce programme, plus de 1500 réfugiés du camp ont déjà pu suivre l’un des cours proposés par ACTED. Les formations niveau débutant ont été progressivement complétées par six formations niveau avancé : gestion hôtelière, couture, coiffure, informatique, câblage électrique et réparation de motocyclettes, tous conçus pour répondre aux besoins sur le marché de l’emploi birman, malgré les limites du camp.

ACTED a choisi de former des réfugiés birmans à l’enseignement dans des écoles de formation professionnelle en Thaïlande, qui deviennent ensuite enseignants dans les camps. Phu Mah travaille dans le centre de formation d’ACTED à Ban Mai Nai Soi depuis trois ans, après sa formation en couture. « Aujourd’hui, je peux partager ce que j’ai appris avec la communauté du camp. Et peut-être qu’un jour je pourrai utiliser ces connaissances voire enseigner en dehors d’un camp de réfugiés. »

Aujourd’hui est le jour de réunion mensuelle entre les enseignants et les agents d’ACTED, l’occasion de discuter du déroulement des formations et de la promotion d’étudiants en passe d’obtenir leur diplôme. « C’est l’occasion pour nous de discuter et de partager nos expériences des cours, pour les améliorer encore. Nous sommes fiers des progrès de nos étudiants ! » Ces réunions sont aussi l’occasion de proposer de nouveaux cours : pose de vernis, confection de vêtements pour femmes enceintes, réparation d’engrenages… « Nous déterminons les thématiques en fonction de ce que les résidents du camp demandent ».

Après une rapide pause déjeuner, ce sont les cours de deux heures, programmés à 16h pour permettre aux résidents de s’y rendre après l’école ou le travail.

À la fin de la journée, Phu Mah rentre chez elle rejoindre son mari et ses deux enfants pour le dîner peu avant que la nuit tombe, clôturant une journée de plus dans le camp.

En savoir plus, lire la suite
Point de vue des économistes

Le gouvernement d'entreprises

Note de lecture de Jean-Louis Chambon, Président du Prix TURGOT

 LE GOUVERNEMENT d’ENTREPRISE
Les nouveaux enjeux
Revue d’Economie Financière – 130
358 pages – 32 €

Dirigée par Patricia CRIFO et Antoine REBÉRIOUX, professeurs d’Economie, cette nouvelle parution de la REF présente les débats qui se sont faits jour en 2018 autour du plan PACTE pour une réforme ambitieuse de l’Entreprise et de sa gouvernance, suggérée par le Président de la République. De même, les rapports Notat-Senard et Frérot-Hurstel proposaient de réécrire les articles 1832-1833 du Code Civil définissant la Société (comme personne morale).

L’Europe a publié également de son côté un plan d’action sur la finance durable ; ces deux niveaux d’initiative, français et européen, montrent une volonté d’inflexion d’orientation qui pourrait conduire le rôle sociétal de l’Entreprise et des acteurs financiers vers une meilleure prise en compte de l’ensemble des parties prenantes, « ….dans l’intérêt de la planète et de notre Société…. ».

Les co-auteurs, experts de ce domaine, s’attachent à donner un éclairage sur les voies et moyens susceptibles de répondre à ces attentes : une gouvernance plus horizontale, équilibrant mieux la relation et les intérêts des différentes parties prenantes, devrait progressivement pouvoir se substituer à la gouvernance verticale en vigueur qui donne par trop la priorité à la création de valeurs actionnariales.

Quels en seraient les enjeux sociétaux ? Comment préserver les intérêts des investisseurs ? Sur quel levier s’appuyer prioritairement ?

Tels sont les points sur lesquels cette publication apporte de précieux éléments de réponse, réunis en quatre chapitres : finalité, réglementation et histoire de la gouvernance ; la détention du capital ; les dispositifs de gouvernance ; la gouvernance dans le secteur bancaire.

Evolution ou révolution de la gouvernance d’Entreprise ?

….La route est encore longue !

Mais cette parution permet d’avancer utilement sur le bien fondé et les enjeux de cette réflexion.

En savoir plus, lire la suite
Informations des partenaires

Dov Zerah, lettre d'information n°157

Dov ZERAH, voir sa biographie


ACCIDENT OU SIGNE PRECURSEUR ?

Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h 05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. De plus toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique, je vous invite à aller consulter le site

MARDI 23 OCTOBRE 2018

Il y une dizaine de jours, les Bourses mondiales ont dévissé, plus de 3 % en une journée. Certes, depuis, une partie du chemin perdu a été regagné, mais pas en totalité. La question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’un simple accident, ou, en revanche, de l’annonce d’un krach. Les raisons d’un krach sont nombreuses, très nombreuses. Elles sont à la fois structurelles et circonstancielles.

J’ai déjà, à plus d’une reprise, appelé votre attention sur les risques de :

L’abondance de liquidités, notamment à cause des politiques d’assouplissement monétaire de la Banque centrale américaine (FED) d’abord, puis de la Banque centrale européenne. Heureusement que la FED a progressivement réduit ses achats de titres publics
L’argent facile avec des taux d’intérêt nuls, voire négatifs. Cela conduit les opérateurs à prendre des risques inconsidérés qui constituent des bulles. Heureusement que la FED a, en plusieurs étapes, remonté ses taux d’intérêt, et diminué les tentations de la spéculation
L’effet collatéral logique de l’extrême abondance de liquidités a entraîné une importante augmentation des dettes tant publiques que privées. Est-ce soutenable ?
Tous ces facteurs ont constitué des bulles, ont créé « un monde de bulles » pour reprendre le titre du livre de Marc Touati que j’aurai l’occasion de recevoir prochainement. Et chaque bulle finit, un jour ou l’autre, par exploser comme « l’affaire des tulipes hollandaises » en février 1637, souvent qualifiée de première bulle financière spéculative.

Les circonstances compliquent le panorama :

L’Amérique latine connait de graves problèmes :
Le Brésil est à la veille d’un second tour susceptible de faire basculer le pays dans l’aventure, comme j’ai eu l’occasion de vous l’expliquer la semaine dernière
L’Argentine n’arrive pas à se départir de ses démons, et à sortir des engrenages des déficits, de l’inflation, des dépréciations monétaires…
Le Venezuela est engagé dans une descente aux enfers qui semble sans fin
L’Europe est confrontée à de très nombreuses crises :
Au-delà des débats relatifs aux contours d’un éventuel accord, le BREXIT va avoir de très graves conséquences pour le Royaume Uni et pour le continent
Alors que la crise grecque n’est toujours pas totalement dépassée, les récentes évolutions italiennes sont inquiétantes et de nature à relancer une crise des dettes souveraines comme celle de 2010
La crise des migrants constitue un facteur supplémentaire d’opposition entre les Etats-membres de l’Union européenne
Tous les ingrédients sont réunis pour favoriser aux prochaines élections européennes une victoire des partis anti européens, ce qui ne fera qu’ajouter la crise aux crises…A un moment où le centre de gravité du Monde bascule à l’Est, en Asie, l’Europe est impuissante, et semble accepter l’inéluctabilité de son déclassement. En perte de vitesse face à une Asie de plus en plus conquérante, l’Europe se divise au lieu d’unir ses forces.
Le Proche Orient traversé par un conflit implacable entre sunnites et chiites. De l’Algérie à la Tunisie, les pays arabes peinent à se moderniser tant du point de vue politique qu’économique.
A cela, rajoutons les difficultés engendrées par les remises en cause des règles du commerce international par Donald TRUMP.

Pourtant le pire n’est jamais sûr ! Rappelons-nous.

Il y a plus de trois ans, le 12 juin 2015, la bourse de Shanghai, la Shanghai stock exchange (SSE) atteignait le sommet de 5.166 points. Quelques jours plus tard, l’indice de Shanghai accusait une chute de 30 %. Pour amortir les effets de cette crise financière et éviter qu’elle se transforme en crise économique, les autorités utilisèrent la dépense publique, et déployèrent une politique monétaire accommodante. On pouvait craindre le pire. Et pourtant, cela a tenu, et le choc a été encaissé, amorti.

Alors, pourquoi s’inquiéter ?

Enregistrons néanmoins, que le 11 octobre dernier, l’or a réalisé sa meilleure séance depuis deux ans. Le retour de l’or peut être interprété comme la valeur refuge en période de crise.

En savoir plus, lire la suite
Point de vue des économistes

République populaire de Chine et Amérique latine-Caraïbes :

Une relation en forte croissance et à la croisée des chemins

La République populaire de Chine est devenue depuis le début des années 2000 l’un des plus importants partenaires commerciaux des pays d’Amérique latine-Caraïbes (ALC).

Le volume des échanges en marchandises entre la Chine et l’ALC est passé de 10 milliards de dollars pendant la décennie 1990-2000 à près de 266 milliards de dollars en 2017 (1). Cette très forte croissance s’inscrit dans la volonté d’atteindre l’objectif de 500 milliards de dollars d’échanges multilatéraux dès 2025.

La RPC a intégré depuis plusieurs années les spécificités du continent et s’adapte aux évolutions de la région : les relations privilégiées avec le Vénézuéla, l’Argentine se sont désormais doublées de liens avec le Brésil, le Mexique ou le Pérou. En Amérique centrale, le Panama, le Costa Rica et le Nicaragua naturellement ont engagé des relations avec Beijing, renforçant la présence territoriale de la Chine sur le continent.

*Source : Ministère du Commerce de la République populaire de Chine

Les échanges économiques et commerciaux entre les deux régions se sont diversifiés grâce à une série d’accords et de nombreuses rencontres bilatérales (Pérou, Uruguay, Brésil, Argentine et Mexique) qui ont renforcé les relations économiques. Par exemple, en 2016, les investissements chinois en Amérique latine avaient atteint 29,8 milliards de dollars avec une diversification des types d’investissements (notamment dans le domaine des fusions-acquisitions). Le montant des contrats des entreprises d’ingénierie chinoises en Amérique latine avait atteint 19,12 milliards de dollars.

Depuis, les niveaux des investissements n’ont pas cessé de croître.  Les zones de libre échange constituent un secteur qui intéresse particulièrement, les groupes chinois.

La Chine manifeste un intérêt croissant pour l’Amérique latine pour plusieurs raisons : la première est évidemment économique et restent liées aux matières premières et aux ressources énergétiques dont la RPC a besoin pour garantir son niveau de croissance et de consommation. Cet intérêt vise à diversifier leur approvisionnement. En contrepartie, la Chine intensifie ses investissements en Amérique latine, notamment dans l’exploitation minière, les hydrocarbures, comme dans les infrastructures ferroviaires et la sidérurgie à la fois pour alimenter sa consommation intérieure, tout en ouvrant de nouveaux marchés pour ses entreprises. En multipliant ses investissements, la Chine se crée de nouveaux alliés géostratégiques. Elle parvient également à réduire les coûts et délais d’acheminement des matières premières et des ressources énergétiques dont elle a besoin.

Outre le commerce, la RPC est aussi devenue un important investisseur et fournisseur de capitaux sous forme de prêts pour un nombre croissant de pays de l’Amérique latine-Caraïbes. Le montant de ses prêts a pratiquement doublé alors même que le financement des banques de développement occidentales connaissait au contraire une diminution, certes graduelle, mais réelle. Par exemple, en 2010 et en 2015, ils atteignaient respectivement 36 et 29,1 milliards de US dollars. Le montant des prêts concédés par la Chine a dépassé ceux combinés de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de la Corporation andine de développement (CAF). Cette stratégie accompagne la volonté de faire passer le commerce entre la RPC et l’Amérique latine à 500 milliards de dollars d’ici 2025. Cet objectif avait été annoncé lors du sommet de Brasilia en juillet 2014. Depuis, la RPC renforce son objectif de renforcement de présence en invitant les pays du continent à rejoindre son initiative de la route de la soie.

Bien entendu, l’objectif final est d’implanter un « soft power » qui permet à la RPC d’engager une relation sur tous les fronts : diplomatiques, politiques, technologiques. Les sujets relatifs à la sécurité sont restés jusqu’à présent très relatifs mais ils commencent à émerger.

Un exemple de ces avancées chinoises est El Salvador en Amérique centrale. Après le Panama, le Costa Rica et naturellement le Nicaragua, El Salvador a reconnu, durant le mois d’août dernier, la RPC rompant ainsi avec Taiwan. Cette reconnaissance s’est accompagnée d’un débat notamment sur une possible présence chinoise dans la zone de libre échange de Acajutla, qui, dans le nord ouest du pays, compte un port en eau profonde. Avec ce pays, la RPC renforce sa présence dans l’isthme centraméricain qui reste stratégique par sa présence géographique entre le Mexique et l’Amérique du Sud, entre Atlantique et Pacifique.

Des rencontres régulières sur les questions régionales et internationales sont organisées par la RPC  sur tous les sujets d’intérêt commun : la coopération, les questions agricoles, les infrastructures, Business forum, sans parler des rencontres des BRICs organisées par Beijing.

Autant dire que l’Amérique latine est devenue un continent présentant des enjeux de premier plan pour des puissances comme la République populaire de Chine. Une réalité nouvelle qui n’aura de cesse de provoquer des alliances avec des pays voulant rechercher de nouveaux marchés en Amérique latine, tels la Turquie, la Russie ou la Corée et, par ailleurs, des tensions avec des partenaires tout autant présents comme les Etats-Unis et peut être, l’Union européenne.

  1. Source: CEPAL
  2. *Source : Ministère du Commerce de la République populaire de Chine
En savoir plus, lire la suite