Plusieurs mots en français expriment l’idée que l’on réduit un prix ou une dette.
On parle le plus simplement de rabais ou de réduction ; remise et ristourne sont plus techniques.
Remise est un terme très général, substantif dérivé du verbe remettre. Il est de nombreuses choses que l’on peut remettre, employant remise à cette fin : une pendule à l’heure, un ballon dans la surface de jeu, sa forme physique après une maladie. Plus précisément, on utilise remettre, et donc remise, quand on fait grâce à quelqu’un d’une obligation, d’une peine, ou d’une dette : la remise des péchés. Dans le commerce, cette remise particulière est la réduction d’un prix accordée à un client : une remise de 10 %.
Ristourne appartient strictement au vocabulaire du commerce. Il a été emprunté au XVIIIe siècle à l’italien storno, « annulation d’un contrat », issu du latin tornare, « tourner ». Le français l’a pourvu du préfixe ri-, qui marque un retour : un retour sur investissement pourrait-on dire. Ristourne comporte en effet l’idée principale de remboursement. Ainsi l’assureur ristourne à son assuré la partie de la prime correspondant au temps pendant lequel le risque n’a pas été couru ; de même l’adhérent d’une mutuelle reçoit en fin d’année une partie de sa cotisation lorsque le total des cotisations a dépassé les engagements de la société : c’est sa ristourne. De façon générale ristourne désigne aujourd’hui une bonification compensant un trop-perçu, une remise consentie par un commerçant, voire une commission plus ou moins licite versée à un intermédiaire : il s’attend à toucher une ristourne.
On entre alors dans un domaine assez obscur et bien peu légal. Cette ristourne discrète, négociée dans la coulisse, est désormais concurrencé par un terme apparu récemment, à l’occasion de grandes affaires de ventes d’armes ; il est joliment hypocrite : on parle de rétro-commission.