Le verbe signer est issu du latin signare qui signifiait « marquer d’un signe ».
Au Moyen Âge signer, c’est faire le signe le plus important, celui de la croix ; le sens en est toujours courant, mais en emploi pronominal : se signer.
Le verbe prit ensuite un sens plus général, par exemple « poinçonner une pièce d’argenterie, marquer un livre d’un signet ». A la Renaissance, la signification se restreint à « revêtir un écrit de son nom, pour le confirmer », emploi transitif (signer une procuration) qui devient intransitif : être prêt à signer.
Notre verbe possède plusieurs composés.
Contresigner signifie « apposer sa signature en seconde position » ; le terme est passé dans l’usage courant au sens de « donner son accord ».
Soussigner est formé de même. D’abord soubsigner, ce verbe signifie « signer dessous », c’est-à-dire apposer sa signature au bas d’un acte.
D’où ses dérivés : le substantif les soussignés (qui désigne les signataires), et la formule Je, soussigné(e).
Cette tournure est un conservatisme de la langue juridique. D’une part elle présente un emploi tonique, plein, du pronom je, usage fréquent de l’ancienne langue où il était possible de séparer le sujet pronominal du verbe : Je, soussigné Pierre Dupont, déclare avoir pris connaissance, etc.
D’autre part le verbe soussigner a restreint son usage au participe passé. On ne soussigne plus un acte ou un contrat. Dès la première édition, en 1694, du dictionnaire de l’Académie française, le verbe est donné comme inusité. Nous pouvons nous fier au jugement de l’illustre Compagnie, et le contresigner.