Il importe de ne pas confondre la prescription et la proscription.
Le premier est lié au verbe prescrire. Ce dernier provient du latin praescribere, de prae « devant » et scribere « écrire », c’est-à-dire « écrire en tête, mentionner d’avance ». Le verbe prescrire possède deux sens principaux. Tout d’abord, « écrire d’avance » a signifié « libérer quelqu’un d’une obligation au-delà d’un certain temps ». Il peut s’agir d’une dette ou de la possibilité d’être condamné. D’où le sens encore actuel de prescription : on ne peut le mettre en examen, car il y a prescription. D’autre part, « écrire en tête » signifie « ordonner expressément » : la prescription est « ce qui est ordonné », principalement par un médecin.
Proscrire, quant à lui, est issu du latin proscribere, de pro « avant » et scribere. À l’époque romaine proscribere signifiait « mettre un écrit au-devant des yeux, publier par une affiche » et plus précisément « annoncer par affiche la confiscation des biens d’un condamné ». Proscrire a hérité de ce sens technique, puis à partir du XVIIe siècle, il a signifié « chasser quelqu’un » C’est alors un proscrit, victime d’une proscription. Dans la langue usuelle proscription désigne aujourd’hui l’interdiction : proscription d’un mot ou d’un usage.C’est bien là que le bât blesse Dans leurs emplois les plus fréquents, prescription signifie ce que vous ordonne un médecin, proscription ce que vous interdît la grammaire. On voit l’intérêt de ne pas les confondre…