Covid est l’acronyme de corona virus disease. On ajoute 19 à cause de la date de sa découverte : 2019.
Les acronymes prennent en général le genre du nom qui constitue le centre de l’expression qu’ils abrègent. On dit ainsi la S.N.C.F., pour la Société nationale des chemins de fer français). Quand il s’agit d’acronymes anglais, on procède par traduction. On dit le FBI, pour Federal Bureau of Investigation, bureau se traduisant aisément par bureau. Mais ce sera la CIA, pour Central Intelligence Agency, du fait de la transposition d’agency en agence.
Corona virus disease signifie « la maladie du virus corona ». Le terme important est disease, que l’on traduit naturellement par le féminin maladie. Il faudrait donc dire la covid 19 : c’est une maladie.
Telle est l’argumentation de l’Académie française ; elle est impeccable.
Le problème est que l’emploi au masculin est généralisé. Pourquoi ? Parce qu’on a parlé d’abord ducorona virus (qui est un virus). Puis, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque.
Au Canada, toutefois, où la confrontation du français et de l’anglais est quotidienne, on entend la covid 19 ; c’est notamment le genre qu’emploient de préférence les journalistes.
L’Académie française réussira-t-elle ? Les chaînes publiques semblent avoir opté pour la Covid. L’Académie parviendra-t-elle à corriger l’usage français au nom d’un emploi québécois ? Ce serait vraiment un scoop. Oh ! pardon : une primeur.