Voilà une des singularités de la langue française (rassurons-nous, elle n’en manque pas) : si l’on rapproche exclu et inclus, on doit convenir que c’est le premier qui est anormal.
Commençons par inclure. Il provient du latin includere, formé sur claudere, « fermer ». In-claudere c’était donc « fermer à l’intérieur ». Son participe passé était inclusus, qui a donc normalement donné en ancien français inclus. L’s final est donc régulier.
Il l’est également dans des mots apparentés comme reclus et perclus : percluse, elle était recluse.
J’ajouterai que c’est s final était également naturel dans exclus. Ce verbe provenait du latin excludere, c’est-à-dire, on l’a compris, « enfermer à l’extérieur ». L’ancienne langue mettait un s final à exclus, dont le féminin était excluse, forme que l’on rencontre encore chez Racine et La Fontaine.
Alors, que s’est-il passé ? Eh bien perclus, reclus, qui n’étaient plus sentis comme des participes passés mais comme des adjectifs, ont gardé leur forme ; inclus utilisé principalement dans la locution ci-inclus, a fait de même.
En revanche exclu, toujours considéré comme le participe passé d’exclure a été refait sur le modèle des participes ordinaire en –u : perdu, vendu, etc.
Exclu est donc atypique parce qu’il est le participe passé bien vivant d’exclure. C’est comme ça.
Voilà donc pourquoi les taxes sont incluses, et toute protestation exclue.