Le XIIIe Sommet de la Francophonie réunira l’ensemble des Chefs d’Etats et de gouvernements de l’espace francophone à Montreux, du 22 au 24 octobre 2010. Je suis convaincu qu’il sera en mesure de peser sur la réforme de la gouvernance économique mondiale qui s’engage. C’est d’ailleurs une nécessité. Les Francophones doivent en effet apporter leur contribution à cette réforme et agir à sa mise en œuvre, comme nous l’avons fait ensemble au début de la crise, lors du Sommet de Québec en 2008, en apportant un appui déterminant au Président Nicolas Sarkozy avant sa rencontre avec le Président Bush pour la création du G20 des chefs d’Etat et de gouvernement. Une gouvernance mondiale efficace, légitime et inclusive apparaît aujourd’hui indispensable. La Francophonie dans la mondialisation y a toute sa place en s’emparant des grands défis du monde. La Francophonie comprend deux membres du G20 : le Canada et la France, qui feront le relais entre les sommets programmés du G8 et du G20 en 2010 et le Sommet de Montreux. Je rappelle que le dernier Sommet du G20, tenu à Pittsburgh les 24-25 septembre 2009, a marqué une étape majeure dans la réforme de la gouvernance mondiale avec l’institutionnalisation du G20 comme «principal forum de coopération économique internationale».
A mon sens, le Sommet de Montreux pourrait porter un message fort reflétant des enjeux majeurs pour la Francophonie économique : – En suivi du Sommet de Québec, garantir la stabilité du système financier international en approfondissant les réformes de la régulation financière, éléments indispensables pour éviter de nouvelles crises ; – Soutenir la réforme de la gouvernance économique mondiale et encourager notamment l’élargissement des thèmes du G20 à d’autres enjeux globaux d’intérêt commun pour les pays francophones ; – Promouvoir une réforme de la gouvernance économique mondiale pleinement inclusive en s’assurant notamment d’une bonne articulation entre les travaux du G20 et ceux des organisations internationales compétentes dont les Nations Unies.
Il importe aujourd’hui que la dynamique de réforme de la régulation financière internationale impulsée lors des sommets successifs tenus depuis Québec, conformément à l’appel de la Francophonie, soit prolongée, pour assainir durablement le système financier international, réduire le risque systémique et éviter de nouvelles crises. La France présidera le G20, de novembre 2010 à novembre 2011, dans la foulée du Sommet de Montreux. Nous concevons cette future Présidence comme une opportunité pour renforcer les liens entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie-Pacifique. Dès à présent, la France entend agir pour une meilleure articulation entre les enceintes informelles de gouvernance que sont le G20 et le G8, et les organisations internationales du système des Nations Unies. Dans la conjoncture mondiale actuelle, le Sommet de Montreux doit être un succès pour la France, pour la Francophonie et pour une nouvelle mondialisation. Dans cette perspective, vive la Francophonie économique !
Alain JOYANDET Secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie auprès du Ministre des Affaires étrangères et européennes de la République Française