Face aux difficultés financières rencontrées par le secteur de l’énergie au Liban, le ministre de l’Energie et des Eaux libanais Gebran Bassil a annoncé le 6 juillet dernier une réforme du secteur de l’électricité.
Le secteur énergétique libanais rencontre de très grandes difficultés : il suscite la grogne des utilisateurs à cause de ses coupures quotidiennes, et pèse sur le budget en essuyant des pertes abyssales. En 2010, ses pertes totales s’élevaient à 4.4 milliards de dollars, et son déficit représente 3% du Produit intérieur brut (PIB). Sans action pour réformer en profondeur ce secteur, les pertes atteindront 8.1 milliards de dollars en 2014. C’est pourquoi le ministre de l’Energie et des Eaux libanais, Gebran Bassil, a élaboré un plan de réforme du secteur de l’énergie, qui s’étale sur 4 ans. Il a présenté ce document stratégique lors d’une conférence tenue mardi 6 juillet 2010 au Palais de l’UNESCO, et attend aujourd’hui sa ratification pour le mettre en application.
Cette grande réforme du secteur de l’électricité s’articule autour de trois axes fondamentaux. Il s’agit d’une part d’augmenter la capacité de production d’énergie afin de remédier au manque actuel, et d’en assurer le transport et la bonne distribution. Dans cet objectif, les infrastructures de transports seront elles aussi réformées.
D’autre part, il est nécessaire d’augmenter les ressources et de mieux gérer la demande. Afin d’augmenter les capacités de production d’énergie, le Liban va utiliser les énergies renouvelables, en privilégiant les solutions les plus économiques et au moindre impact environnemental. Dans cette optique, la réforme prévoit d’utiliser majoritairement le gaz naturel ainsi que l’énergie éolienne, solaire et le traitement des déchets (de type "waste to energy"). Cela induit la mise en place d’une infrastructure pour le gaz liquide et la construction d’un gazoduc le long de la côte libanaise.
Enfin, se pose un problème chronique de tarification. Il est nécessaire d’installer un système permettant de suspendre l’alimentation énergétique de ceux qui refusent de payer leurs factures. En effet, le ministre de l’Energie et des Eaux a récemment déclaré que plusieurs hauts responsables libanais allaient devoir régler leur dette au secteur énergétique sous peine de se retrouver dans le noir, ces factures d’électricité accumulées depuis des années se chiffreraient à plus de huit millions de dollars. Il s’agit donc de revoir la politique tarifaire énergétique afin de retrouver l’équilibre.
Si le plan est mené à bien, le secteur énergétique atteindra une capacité de production de plus de 4000 MW d’ici 2014, et dépasserait les 5000 MW après 2015. Les réseaux de transport et de distribution deviendraient plus fiables, et la distribution de l’électricité serait efficiente, ce qui constituerait un atout permettant le développement socio-économique global du Liban. Le coût de ce plan d’action s’élève à 4870 millions de dollars pour atteindre les 4000 MW de capacité de production, et un montant additionnel de 1650 millions de dollars vient s’y ajouter, pour prolonger cette action sur le long terme.
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Le FFA Liban regroupe les acteurs économiques du Liban, sa présidente est Reine Codsi.