Le latin finis désignait l’extrémité. A l’aide de cum, « avec », le latin avait formé confinium, qui se disait des limites d’un champ.
Le français en a tiré confins, généralement employé au pluriel, pour désigner des terres situées à l’extrémité : aux confins de la Chine.
On en a fait le verbe confiner, au sens étymologique de « se trouver à la limité » : le Brésil confine à la France. (Et oui ! la Guyane…). Puis le verbe a pris la signification de « placer dans des limites », d’où « forcer à rester dans un espace limité » : ce romancier se confine dans son bureau.
Le déverbal de confiner est confinement, qui fut longtemps un terme pénitentiaire : le confinement des forçats. Depuis la fin du XXe confinement est passé dans le vocabulaire de la médecine, pour désigner l’interdiction faite à un malade de quitter la chambre : un médecin prescrit le confinement. Plus récemment encore, il désigne une procédure de sécurité plaçant toute une population dans des espaces clos (par exemple le domicile), afin de la protéger d’un nuage nocif ou d’une maladie infectieuse.
La pandémie de coronavirus a fait entrer ce terme dans la langue courante. On en a pour preuve la facilité avec laquelle on a formé déconfinement et déconfiner, pour désigner le fait et l’action de sortirdu confinement. Ces mots tout neufs, d’emploi général, ne sont pas encore dans les dictionnaires. Qu’ils y entrent au plus vite, pour saluer ce bel exemple de créativité lexicale.En attendant, hum… le reconfinement ! Et avant qu’on nous autorise à nous redéconfiner…