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Tendances économiques

Les grands absents

Le 1er Janvier 2018, le nouveau Secrétaire général de l’OMT (L’Organisation Mondiale du Tourisme des Nations unies) vient de prendre ses fonctions. Il s’agit de Zurab Pololikashvili (géorgien). Il a été désigné pour quatre ans, le 14 septembre 2017, à Chengdu en Chine, lors de la vingt-deuxième Assemblée générale. Il a été notamment Ministre du développement économique, Ministre-adjoint des Affaires étrangères et Ambassadeur en Espagne, au Maroc, en Algérie et en Andorre. Il parle plusieurs langues dont le français. Il succède à Taleb Rifaï (Jordanien) qui a dirigé remarquablement l’OMT pendant 8 ans, après avoir été réélu à l’unanimité des pays membres pour son deuxième mandat.

C’est l’occasion de faire un point sur cette institution internationale et de se demander quelle y est la place de la Francophonie.

L’OMT regroupe 163 pays et territoires et environ 500  membres affiliés représentant le secteur privé, des établissements d’enseignement, des associations et des autorités touristiques locales. Son siège est à Madrid. L’OMT existe depuis 1975 et est une institution spécialisée des Nations Unies depuis 2002. Elle est la principale organisation internationale dans son domaine de compétence et travaille désormais en liaison étroite avec la Commission européenne, l’OCDE, le PNUE et l’UNESCO. Ses langues officielles sont l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français, le russe, et bientôt le chinois.

L’OMT fait progresser la réflexion commune sur le Tourisme. Elle contribue à l’enrichissement et au partage des informations statistiques, des analyses prospectives et des échanges de bonnes pratiques. Elle produit des études de très grande qualité  et réunit plusieurs fois par an les principaux décideurs, publics et privés du secteur.

L’OMT a su aussi mobiliser ses membres pour faire prendre conscience au niveau mondial de l’importance économique du Tourisme et le faire inscrire dans les agendas globaux. Notamment dans le cadre des T20, réunions informelles, depuis 2010, des ministres du Tourisme des pays du G20. Dès juin 2012, grâce au lobbying de l’OMT  et du gouvernement mexicain, le Tourisme a enfin été cité pour la première fois dans une déclaration finale du G20. L’Assemblée générale des Nations Unies a ensuite approuvé de proclamer 2017 « Année internationale du Tourisme durable pour le Développement ».

L’OMT joue un rôle central en particulier dans la promotion du développement du Tourisme responsable, durable et accessible à tous, en veillant tout particulièrement aux intérêts des pays en développement. Elle s’est engagée pour que soient atteints les objectifs du Millénaire des Nations-Unies pour le développement, conçus pour faire reculer la pauvreté. Le Comité d’aide au Développement de l’OCDE, qui réunit trente des principaux pays donateurs, a ajouté l’OMT à la liste des Organisations internationales éligibles à l’AOD en août 2017. L’Assemblée générale de septembre 2017 a par ailleurs converti le Code mondial d’éthique du tourisme en une Convention internationale. C’est une étape historique qui va permettre de garantir que l’expansion du tourisme se fera dans le plus grand respect du développement durable, des problèmes sociaux, de l’épanouissement des communautés locales et d’une meilleure compréhension entre les cultures sans négliger les aspects économiques.

Mais la voix de la Francophonie est absente : La moitié des pays Membres de la Commission pour l’Afrique sont francophones mais le Président et les deux Vice-Présidents sont anglophones. Sa prochaine réunion annuelle aura lieu en juin 2018 au Nigéria.

Plus de 90 % des Membres affiliés sont hispanophones ou anglophones, donc la présidence, les deux vice-présidences et les onze membres du Bureau également. Le seul Forum international consacré aux opportunités d’investissements et d’affaires pour l’Afrique dans le secteur du Tourisme, INVESTOUR, va être organisé par l’Espagne, pour la huitième année consécutive, le 18 janvier 2018, dans le cadre de la FITUR, le plus grand Salon international du Tourisme qui accueille tous les ans plus de 200 000 visiteurs, dont la moitié sont des professionnels, et plus de 150 Ministres du Tourisme…

Pourtant l’OMT prévoit que les arrivées de touristes internationaux en Afrique vont passer de 58 millions à 134 millions d’ici à 2030. Le mois de janvier est celui des vœux et des bonnes résolutions. Souhaitons que le Tourisme francophone prenne conscience qu’il peut lui aussi exister pour bénéficier de cette croissance exceptionnelle avant qu’il ne soit trop tard.

À propos de l'auteur

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Expert indépendant en Tourisme international après avoir été Chef du Pôle Développement international du Tourisme au Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, Chargée des affaires internationales à la sous-Direction du Tourisme du Ministère de l’Economie et Secrétaire générale de la Conférence Permanente du Tourisme rural.
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Edito Tourisme

Djerba sera la capitale mondiale de la francophonie en novembre 2021, si le contexte sanitaire permet à la Tunisie d’accueillir le 18ème Sommet de la Francophonie sur le thème « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».

Sarra Maâouia a rappelé à cette occasion que l’espace francophone constitue un territoire de relations économiques et commerciales privilégiées, par son histoire et par sa langue. 

C’est le moment de se souvenir que le français est la langue du Tourisme, et mon Edito de septembre 2017 sur ce thème est plus que jamais d’actualité.

La France est toujours la première destination mondiale en nombre de visiteurs internationaux et l’un des principaux pays émetteurs ; Le réseau des restaurants français dans le monde participe aussi à ce rayonnement de la France dans le Tourisme international. 

Il serait intéressant de pouvoir y ajouter également les chiffres du Tourisme dans les pays francophones, mais les principales statistiques internationales disponibles sont faites par principaux pays touristiques, grandes régions et continents, ce qui ne permet pas de mesurer le poids exact du Tourisme francophone. Cependant ces chiffres mettent déjà en évidence que le Tourisme offre tous les ans des centaines de millions d’opportunités de contacts avec la langue française donc avec la Francophonie, ses cultures et ses entreprises, et surtout que le Tourisme est encore un des premiers atouts de la « Marque France » à l’international. 

De plus, le tourisme linguistique est en plein essor. Le premier séminaire de haut niveau organisé sur ce sujet en Juin 2015 par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international avait montré que l’intégration de la langue française dans notre offre touristique avait un impact important sur l’attractivité de nos Régions. 

A cette occasion une plateforme numérique développée par Campus France a été lancée : « Immersion France ». Elle a pour ambition de faciliter la venue en France des étudiants mais aussi des professionnels et des touristes désireux d’apprendre la langue française lors de séjours touristiques adaptés. Au-delà des chiffres annuels très positifs, il ne faut pas oublier que la marge de progression est immense car 125 millions de personnes apprennent le français dans le monde et plus d’un million s’inscrivent chaque année dans notre réseau exceptionnel d’Instituts français et d’Alliances françaises. L’Alliance française est en effet le premier réseau culturel mondial avec 800 implantations dans 137 pays sur les cinq continents pour un demi-million de personnes chaque année, auxquels il convient d’ajouter les six millions de personnes qui participent à leurs activités culturelles. 

Mais il est à déplorer que la plupart d’entre eux ignorent l’existence de cette plateforme. 

Certains de ces établissements ont innové en créant des modules spécifiques pour « le français langue du Tourisme » mais trop peu d’entre eux et le lien avec la promotion des destinations françaises y est rarement associé faute de partenariats. Toutes ces initiatives pourraient être étendues aux pays francophones. 

Le réseau « France Alumni », mis en place en 2014, permet par ailleurs aux étudiants ayant réalisé des études supérieures en France de rester en réseau, de valoriser leur séjour en France dans un cadre professionnel et de maintenir des liens d’amitié. Il pourrait être étendu aux étudiants « non supérieurs » des métiers du tourisme (guides-interprètes, métiers de l’accueil, de la gastronomie, de la mode, des activités sportives de plein air, de la médiation culturelle, du numérique etc…) car ils sont eux aussi des ambassadeurs précieux de la culture francophone dans le monde. 

Le Tourisme est un des premiers vecteurs de promotion culturelle et de développement économique et territorial, et c’est aussi un levier très efficace de progrès social, fidèle à l’objectif premier des Pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle : mettre la langue française au service de la paix, de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue des civilisations.  

C’est d’autant plus important aujourd’hui que le Tourisme francophone doit relever aussi un nouveau défi, au-delà des enjeux économiques et sociaux, car les attentats de ces dernières années montrent que les cibles choisies sont la plupart du temps des lieux culturels et touristiques. Ce n’est pas un hasard. L’enjeu est donc dorénavant aussi éthique car le Tourisme francophone peut participer à la « défense et illustration » d’un art de vivre, et d’une certaine idée de l’homme et de la femme.

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Diaspora et Mobile Money : un vivier de croissance pour le continent africain - Ares & Co

Tant en France que dans les pays africains, il existe une prise de conscience bien réelle de l’importance de la diaspora et du rôle qu’elle peut jouer notamment comme accélérateur des économies du continent. Si toutes les générations diasporiques n’ont pas le même rapport à l’Afrique  – les anciennes générations se sentent « redevables », quand les nouvelles générations envisagent davantage l’Afrique comme une terre d’opportunité – une constante demeure : les transferts d’argent vont croissants.

Même si l’essentiel des transferts réalisés vers l’Afrique sert encore à subvenir aux besoins des familles, les questions de développement économique local et de créations d’activités sont ouvertement discutées au sein des plus jeunes générations. Elles veulent entreprendre et n’entendent pas utiliser les mêmes courroies de transmission que leurs ainées. Leur horizon n’est plus le village, le département ou le pays d’origine mais l’Afrique tout entière, avec ses taux de croissance et ses sources d’opportunités personnelles. Une fois les aides familiales satisfaites, trois types d’investissements concentrent l’essentiel des ressources : les projets immobiliers, les projets solidaires d’intérêt général et les investissements productifs dans des projets d’entreprises d’import/export ou locales.

Sur le plan économique, les diasporas sont un des premiers acteurs de la solidarité internationale, loin devant les agences de développement et autres acteurs de l’aide publique au développement. Ainsi, les transferts d’argent représentent une ressource en devises essentielle pour les pays d’origine et pour nombre d’entre eux, une part non négligeable de leur PIB. Ils sont l’une des rares ressources stables pour les pays d’origine.

Bien que les tarifs aient baissé ces dernières années, les coûts des transferts de fonds – et les estimations de perte associée pour l’Afrique – restent importants. On observe toutefois une volonté forte des pays africains de faire évoluer leurs cadres institutionnels et normatifs en faveur d’une baisse des coûts des transferts de fonds et de l’investissement de leurs diasporas. Cette évolution s’inscrit dans un contexte dynamique lié à l’attrait des jeunes générations des diasporas pour leur continent d’origine et à la diversification de l’offre de services existante, notamment à travers les outils de la FinTech, d’Internet et des télécommunications.

En Afrique, si l’essentiel de la population ne possède toujours pas de comptes bancaires classiques, une majorité d’individus possède un téléphone portable et/ou un accès régulier à internet. Dans ce contexte de faible inclusion bancaire, le mobile money ne pourrait-il pas devenir une alternative sérieuse à l’offre existante des banques et des opérateurs de transfert de fonds pour les diasporas ?  

Très prisée par les populations africaines, le mobile money s’est imposé localement comme la solution en termes d’accès aux fonds pour les récipiendaires les plus marginalisés (ruraux, femmes, personnes âgées) et le continent possède aujourd’hui le record de pénétration du marché loin devant l’Asie, l’Amérique Latine ou l’Europe. 

Source : http://www.aresandco.com/blog/2020/02/18/diaspora-et-mobile-money/

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