Pour Jean-Luc GREAU, auteur reconnu et engagé, grand observateur du Capitalisme et de ses dérives réelles ou supposées, savoir si l’expérience néolibérale que nous connaissons depuis quarante ans est positive ou non reste un faux débat, celui d’un prétendu retour aux sources du Capitalisme… D’un coté, en effet, les idéologues néolibéraux ne se cantonnent pas seulement à prôner les avantages du libre-échange, mais le présente comme le moyen décisif de surmonter les nationalismes. « Au nom d’une coopération volontaire des peuples, alors même qu’ils nous ont été imposés par le gant de fer des grands agents financiers et, que les juges peuvent démanteler pierre à pierre les Etats » et que, de l’autre, l’expérience soviétique s’est appuyée sur une représentation du monde en noir ou blanc pour disqualifier ses critiques « Incriminer la propriété et le marché et placer le travail humain sous le gant de fer du Parti et démanteler les institutions de la démocratie bourgeoise ».
Le Néolibéralisme n’a donc pas inventé cet esprit manipulatoire qui fait florès dans chaque régime et chaque époque de « civilisations ». Mais son « secret » semble donc tenir sur « une double main mise des financiers et des Juges, sur les Entreprises et les Etats, dont les pouvoirs économique, financier et législatif ont été réduits a leur portion congrue ». Mondialisation et financiarisation allant ainsi de pair pour la meilleure création de valeur de l’actionnaire… Pour l’auteur, le système financier nouveau qui en résulte porte en lui les germes d’une révolution bancaire entraînant la déresponsabilisation des banques commerciales et une forme de privatisation des banques centrales… Dans ce nouvel et brillant essai l’auteur plaide pour mettre fin à cet engrenage et propose des pistes originales pour y parvenir, car « la morale chasse le politique et ouvre des espaces de domination pour les bureaucrates ». Jean-Luc GRÉAU, ou comment se soustraire à l’emprise néolibérale, vaste et fertile débat !
Gallimard – 156 pages – 15 euros