Tendances économiques

Présentation d'ACTED

Depuis 1993, l’association de solidarité internationale ACTED répond aux besoins humanitaires des populations dans les situations de crise et au respect de leur dignité, tout en favorisant et mettant en œuvre des opportunités pour un développement durable, en investissant dans les potentiels de l’Homme. Chaque année, notre ONG met en œuvre plus de 490 projets auprès de 11 millions de bénéficiaires dans 35 pays grâce à l’engagement de plus de 4600 salariés. Nous œuvrons sur le dernier kilomètre de l’action humanitaire : ACTED s’engage à répondre aux urgences et à développer la résilience face aux situations de crise, à co-construire une gouvernance effective,

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Tendances économiques

Pour un axe France-Maroc-Afrique

Dans un discours du 18 mars 1944 à Alger, le général de Gaulle posait le principe d’un axe euro-arabo-africain qui constituerait un centre capital d’une nouvelle organisation mondiale. Cette idée sera reprise à la fin des années 1970 par le président Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il appellera à retrouver les solidarités de la géographie, de l’histoire et de la culture, qui sont « une donnée permanente  pour les nations européennes, pour l’Afrique, pour l’ensemble du monde arabe»[1]. Ce sera l’objet du trilogue imaginé par la France à partir de 1979[2], avec la nomination d’un haut-fonctionnaire, Henri Jean-Baptiste, chargé de mettre en œuvre ce projet. Hélas, ce grand dessein sera enterré par le pouvoir socialiste après l’élection présidentielle de 1981.

Nous savons aujourd’hui que l’un des acteurs majeurs du XXIème siècle pourrait être l’Afrique, davantage encore que la Chine. Ce continent révèle un potentiel de croissance considérable sur le plan économique. Le taux de croissance moyen approche les 7%, ce qui en fait le deuxième pôle de développement du monde moderne après l’Asie. En outre, dans les prochaines années, la progression du français sera principalement due à la montée en puissance des francophones d’Afrique (Maghreb et Afrique subsaharienne, en particulier les pays d’Afrique de l’Ouest), sous la double influence de la démographie et des progrès de la scolarisation. L’ensemble africain représentera 80% des plus de 800 millions de francophones en 2050.

C’est dire l’importance de renouer avec une vision dynamique et originale en imaginant une nouvelle politique africaine d’envergure. La lutte contre le terrorisme  dans l’Afrique subsaharienne reste naturellement une priorité, mais on ne peut se limiter à la gestion ponctuelle des crises sécuritaires et migratoires. Il faut concevoir une nouvelle politique africaine.

À cet égard, la diplomatie française aurait tout intérêt à se coordonner avec celle du Maroc où le Roi Mohammed VI est en train de promouvoir un vaste programme de coopération Sud-Sud tout en affirmant  qu’il faut « multiplier les partenariats bénéfiques avec les nombreux pays développés qui marquent un intérêt constant, un engagement sincère et une implication substantielle en faveur du progrès économique et du développement humain (de l’Afrique) »[3]. En vérité, ce qu’expose ici le Souverain est tout uniment la stratégie d’une coopération triangulaire où chacun  trouverait un intérêt majeur. Ce projet concernera aussi bien un Maghreb enfin débarrassé des conflits du passé pour tendre vers une nécessaire intégration, une Afrique dynamique et des nations européennes – en premier lieu la France –  qui doivent reprendre conscience que leur destin se joue de l’autre côté de la Méditerranée et non dans le cadre étriqué de la petite union européenne..

[1] Valéry Giscard d’Estaing, allocution du 21 mai 1979 à Kigali.

[2] V. « Le Trilogue » in Revue d’études des relations internationales, n°28, éditions La pensée nationale, juillet 1980.

[3] Discours du Roi Mohammed  VI à Abidjan, le 24 février 2014

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Juridique

L’intelligence juridique au service du développement économique

La guerre des droits, pour reprendre le titre d’un article récent[1], se déplace de continent en continent au gré des évolutions géostratégiques du monde.

  • La croissance chinoise a été récemment le théâtre de la confrontation des systèmes juridiques, en particulier entre la « Common Law » et le droit continental, inspiré du Code Civil. Le notariat français qui avait noué, dès les années 1980, des contacts avec le notariat chinois a contribué à l’élaboration des règles juridiques destinées à faciliter les investissements des entreprises étrangères.

Sécurité juridique…

Le développement économique a besoin d’un environnement juridique stable :

  • aussi bien pour l’organisation administrative des pays et de leurs agents dans le cadre des politiques publiques ;
  • que pour les relations d’affaires des entreprises entre elles ou avec celles des États.

Dès lors chacun comprend, selon les principes qui inspirent cet environnement juridique, que les agents économiques, publics ou privés, ne sont pas indifférents à la connaissance et aux habitudes qu’ils ont des dispositifs législatifs ou réglementaires dans lesquels ils aspirent à évoluer.

… et influence

L’influence se mesure à la qualité des concepts qu’elle s’efforce de propager.

  • Le concept de régulation cher au droit continental est propice au développement durable et respectueux des économies locales.
  • Le concept de francophonie économique garantit le respect de la diversité des cultures juridiques des états, voire des droits coutumiers.

Pour le dire autrement, le travail d’influence sera d’autant mieux compris que les concepts qui le portent et les valeurs qui le fondent présenteront un fort degré d’acceptabilité. En ce sens, le droit continental présente toutes les garanties. À chacun, et en particulier à tous ceux qui peuvent jouer un rôle de s’en persuader pour qu’à la guerre des droits succède leur coexistence pacifique.

[1] Olivier de Maison Rouge dans « La Guerre des droits ». Revue Conflits. Hors-série 1H, hiver 2014

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Juridique

Droit et politiques de l’énergie en Afrique

Le continent africain et nous-mêmes devrons changer de paradigmes, au sens littéral de ce mot, sur les sujets importants de son avenir. Comme cela s’est vu sur tous les continents et à toutes les époques, les campagnes vont se vider et les villes se remplir. Ce qui implique dans les prochaines années que l’accès à l’énergie, composante essentielle du développement économique, politique et social d’un continent, soit à la hauteur des attentes.

Or, malgré un fort potentiel en énergies fossiles et renouvelables, le continent africain présente des déficits énergétiques importants liés à la sous-exploitation de ses ressources, à leur exportation sous forme brute voire à leur gaspillage lors de l’extraction ou du transport. En l’absence d’une offre satisfaisante, l’accès à l’énergie est réduit et la consommation domestique faible : l’Afrique ne représente que 3,4% du pétrole, 3,1% du gaz et 0,5% du charbon consommés mondialement. Le taux d’électrification qui atteint difficilement 42% constitue la moyenne la plus faible au regard des niveaux observés dans les autres régions dites « en développement ».

Les problématiques de l’énergie en Afrique sont, plus qu’ailleurs, sources de nombreuses préoccupations et tensions que le droit semble manifestement appréhender avec difficulté. Le retard du continent en matière de valorisation de son potentiel énergétique pose, au regard de l’actualité internationale, la question de l’importance du renforcement d’un droit de l’énergie au service de son développement économique. Cette préoccupation ne laisse pas indifférent les pouvoirs publics qui ont émis le vœu d’harmoniser les normes et les pratiques dans ce secteur.

Depuis le début des années 2000, les Etats d’Afrique de l’Ouest se sont particulièrement engagés dans un processus de codification des sources du droit de l’énergie. Ont ainsi été adoptés des codes sectoriels tels que les codes miniers, les codes pétroliers, les lois particulières portant régime des hydrocarbures, les codes gaziers ou lois particulières régissant la commercialisation et la distribution du gaz ou encore les codes de l’électricité. Parallèlement à cette harmonisation formelle du droit de l’énergie, une harmonisation substantielle s’est dessinée avec convergence du contenu des législations nationales et adoption de plusieurs principes directeurs dans la plupart des corpus juridiques nationaux.

A n’en pas douter, les Etats d’Afrique ont réalisé que pour valoriser leur potentiel énergétique, il leur était nécessaire de doter le secteur de l’énergie d’un cadre juridique solide. Leur volonté est avérée et le droit de l’énergie est en construction active. Pour s’assurer de son efficience, les dispositifs législatifs et réglementaires devront être clairs, fiables, applicables et appliqués pour surmonter les tensions internes pouvant exister au sein des administrations africaines. Cet enjeu de l’applicabilité du droit est fondamental pour tout Etat ayant l’objectif d’inventer et de mettre en œuvre une politique énergétique efficace au service de son développement.

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