Langue française

Quatre-vingt-treize, l’année terrible. Et le nombre, donc !

J’ai accoutumé de demander à mes étudiants s’initiant à la linguistique quelle est cette curieuse langue qui emploie tour à tour les numérations décimale, vicésimale et un mélange des deux.
C’est bien sûr le français ! Dont Rivarol eut bien tort de vanter l’absolue clarté.
Curieuse langue, en effet, qui utilise la numération décimale (par 10 : 10, 20, 30, 40, 50, 60), vicésimale (par 20 : quatre-vingts), et un mélange des deux (quatre-vingt-dix).
L’emploi de la numération vicésimale est dû, pense-t-on, à une influence gauloise : nos « ancêtres les gaulois » comptaient par vingt.

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Point de vue des économistes

La République dominicaine, une économie des Caraïbes ouverte sur le monde

Avec ses 48.320 kilomètres carrés et 10.65 millions d’habitants la République dominicaine a voulu réorienter son économie vers les zones franches et le tourisme après avoir longtemps été centrée sur les exportations agricoles.
1ère destination touristique des Caraïbes, ce secteur d’activités emploie près de 300.000 personnes et représente 6.1% du PIB. Ce chiffre pourrait même atteindre 12% si les activités générées par le tourisme dans les activités des transports, de la construction et du commerce y étaient associées. La République dominicaine bénéficie d’importants transferts de fonds, les fameuses « remesas » des dominicains vivant à l’étranger (près de 2 millions de personnes dont plus de la moitié aux Etats Unis).
Le taux de croissance reste élevé, autour de 6% . Cependant, l’économie dominicaine reste fortement dépendante des Etats-Unis qui absorbent la majeure partie de ses exportations et fournissent la moitié des entrées touristiques. 1er client (49%), 1er fournisseur (41%), les Etats Unis occupent une place de choix, loin devant d’autres pays, client de la République dominicaine : Haiti (14%), le Canada (9%), l’union européenne (7%). Les fournisseurs sont après les Etats Unis, la Chine (12%), le Mexique (6%), le Vénézuéla (5%), Trinidad et Tobago (5%).
L’environnement des affaires s’est amélioré après la crise des années 2000. Le secteur bancaire bénéficie aujourd’hui de bons niveaux de liquidités et de rentabilité. La République dominicaine favorise l’ouverture extérieure de son économie en renforçant ses liens internationaux : entrée en vigueur de l’accord de libre échange DR-CAFTA (Dominican republic- central american free trade agreement ) avec les Etats unis, participation au CARIFORUM, accord de partenariat économique avec l’union européenne (APE) depuis 2008.
La présence de la République dominicaine au sein du Système d’intégration centraméricain (SICA), ouvre à ce pays les marchés le marché centraméricain. Au delà, le Mexique et l’Amérique du sud, par le biais de l’Amérique centrale deviennent plus facilement accessibles. Le Mexique est un des fournisseurs de la République dominicaine (6%) et appartient, comme la Colombie, le Pérou et le Chili, à l’Alliance du Pacifique.
Cet espace peut devenir paradoxalement, une nouvelle frontière économique pour la République dominicaine qui voit la Chine devenir un de ses fournisseurs ( à hauteur de 12%). En développant ses liens avec le Mexique et en s’arrimant à l’Amérique du Sud par la Colombie ou le Chili qui développe une stratégie visant à être un pôle économique et financier attractif en Amérique du sud, la République dominicaine aura consacré un désenclavement en pouvant regarder vers l’Asie-Pacifique d’une part et l’Europe de l’autre.
La scène régionale reste bien naturellement la priorité de ce pays . mais en élargissant ces dernières années, son réseau diplomatique en ouvrant des représentations en Inde, au Qatar, en Egypte, en Russie, en Afrique du sud, la République dominicaine reste attentive à toute opportunité de nouveaux partenariats.
La République dominicaine est membres de l’Organisation internationale de la francophonie. Dans cet espace, la France est un allié. Elle est le 15ème partenaire commercial et 7ème investisseur de la République dominicaine. Celle-ci est pour sa part, le 1er partenaire commercial de la France dans les Caraïbes et son second client après Cuba.
Les relations commerciales ont connu une croissance dans les années 2000 grâce à des opérations d’ampleur : Orange avait racheté un opérateur local , les entreprises Thalès, Alstom, CIM/TSO ont réalisé la 1ère ligne de métro de Saint Domingue renforçant la diffusion du savoir faire technologique français. Poma, Vinci, se snt rapidement implantées. Ce sont plus de 140 sociétés françaises qui sont désormais représentées en République dominicaine avec de nombreuses PME/PMI  dans les services.
Les investissements français concernent principalement la distribution (Carrefour), le tourisme (Accor, Club Méditerranée, Nouvelles frontières), l’industrie (Air liquide ; Arcelor Mittal), les transports (Air France), l’énergie (Schneider, Legrand) la pharmacie (Sanofi-Aventis- et l’immobilier.
Cet environnement favorable, des affaires permet de développer une coopération scientifique et culturelle importante et marquée, notamment, par la promotion de la langue française dont l’enseignement est obligatoire dans les écoles dominicaines. Les cinq alliances françaises accueillent 4500 élèves, le développement de programmes de formation et d’enseignement à distance, notamment en lien avec l’Université Antilles-Guyanne qui a ouvert un master « Français langue étrangère » ,les partenariats universitaires avec l’IEP, l’ENA, les Universités de Savoie, de Pais, d’Aix-Marseille, de Bordeaux, les liens avec la région Guadeloupe créent un tissu dense en faveur de l’apprentissage du français et d’une intégration plus aisée dans l’espace francophone.
Depuis 2009, l’Agence française de développement (AFD) et sa filiale Proparco ont développé leurs opérations et interviennent, sous forme de prêts, pour plus de 300 Millions d’Euros, dans les domaines portant sur la protection et la valorisation des ressources naturelles, l’aménagement territorial et urbain et le soutien au secteur privé.
La République dominicaine s’est engagée dans une stratégie visant à élargir son champ de présence internationale : aux côtés d’une relation privilégiée avec les Etats-Unis, ce pays a renforcé sa position dans les Caraïbes et son environnement régional : Amérique centrale avec le SICA ; Alliance du Pacifique par le biais du SICA et ses relations avec le Mexique, une des principales économies de cet espace commercial dynamique regroupant avec le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili . A travers cette Alliance, c’est l’espace Asie-pacifique qui s’ouvre tandis que les relations avec l’union européenne permettent un équilibre avec l’hémisphère occidental. Autant dire que la France, l’Union européenne et l’espace francophone ont une place à développer et consolider avec ce pays allié dans la région des Caraïbes.

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Juridique

La sûreté et la sécurité dans l’espace maritime de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale

Eléments constitutifs du socle juridique

Face à la menace de piraterie maritime dans les eaux du Golfe de Guinée, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a adopté la résolution 2039 du 29 février 2012 exhortant la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Commission du Golfe de Guinée (CGG) à œuvrer conjointement pour l’élaboration d’une stratégie régionale de lutte contre la piraterie, les vols à main armée et les autres activités illicites commis en mer.

En réponse, la CEDEAO, la CEEAC et la CGG[1] se sont entendus sur un code de conduite le 25 juin 2013 de nature transitoire en vue de faciliter l’adoption d’un accord multilatéral contraignant ultérieur. Un mémorandum d’entente a de surcroît été rédigé et les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté et signé une Déclaration sur la sûreté et la sécurité dans l’espace maritime commun dite « Déclaration de Yaoundé », dont l’objet est d’organiser une coopération au niveau régional pour sécuriser l’espace maritime de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale.

La coopération se concrétise en plusieurs formes.

Sur le plan informationnel, les pays concernés élaborent des critères uniformes de notification afin d’évaluer communément la gravité d’une menace. Chaque pays signataire désigne un point de contact national qu’il charge de faciliter l’échange coordonné, efficace et en temps voulu d’informations entre les signataires. L’objectif est que chaque point de contact désigné puisse être capable, à tout moment, de recevoir des alertes et des demandes de renseignements ou d’assistance et d’y répondre.

Après l’adoption de définitions communes essentielles[2], les pays signataires ont entendu adopter un socle juridique commun en transposant en droit interne les actes criminels transnationaux dans le domaine maritime prévus dans le code de conduite. L’objectif est alors de garantir que ces actes soient, par l’ensemble des législations nationales, incriminés, poursuivis et réprimés.

Il y a, par ailleurs, un véritable souci d’unir les pays signataires tout au long de la procédure. Ces derniers entendent, dans toute la mesure du possible, mener et appuyer la conduite d’enquêtes dans les cas d’actes criminels transnationaux. A ce titre, ils reconnaissent que l’Etat du pavillon, celui de l’origine supposé des auteurs du délit, celui dont les personnes à bord sont ressortissantes et celui du propriétaire de la cargaison ont des intérêts légitimes à connaître la situation. Les Etats signataires devront alors assurer la liaison et la coopération avec les Etats précités.

Enfin, une coopération est également mise en place dans le domaine de la formation. Au partage de renseignements sur les cursus et les cours s’ajouteront la tenue de conférence transnationale et le regroupement de certains centres de recherches maritimes.

Les pays signataires doivent cependant s’acquitter de leurs obligations et de leurs responsabilités au titre du code de conduite d’une manière compatible avec les principes d’égalité souveraine et d’intégrité territoriale des Etats et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats. Il est signalé que le règlement des différends découlant de la mise en œuvre du code de conduite doit s’effectuer par la voie de consultations et par des moyens pacifiques.

Les Etats parties souhaitent par ailleurs s’inscrire dans une coopération renforcée en mutualisant les moyens à disposition dans le but d’arrêter les personnes qui ont commis des actes de piraterie ou que l’on soupçonne raisonnablement d’en avoir commis ainsi que de mener l’enquête à leur sujet et de les traduire en justice.

A cet effet, ils se sont engagés à unir leurs efforts afin de détecter toutes personnes qui ont commis ou sont raisonnablement soupçonnées d’avoir commis des actes criminels transnationaux organisés dans le domaine maritime ainsi que tous navires ou aéronefs pirates dont il y a de sérieuses raisons de soupçonner qu’ils se livrent à la piraterie.

Les pays signataires de l’accord entendent coopérer pour réprimer les actes criminels transnationaux organisés dans le domaine maritime. A ce titre, ils encourageront les propriétaires de navires et les exploitants de navires à prendre des mesures de protection.

La coopération visant à renforcer les capacités peut consister en l’apport d’une assistance technique, telle que des programmes pédagogiques et de formation, en vue de mettre en commun les données d’expérience et les meilleures pratiques.

En vue de promouvoir les opérations de sécurité et de sûreté, un pays signataire peut désigner des agents des forces de l’ordre qui embarqueront à bord de navires ou d’aéronefs patrouilleurs d’un autre pays signataire avec l’autorisation de ce dernier. Les officiers embarqués peuvent autoriser les navires des forces de l’ordre à bord desquels ils sont embarqués à mener des patrouilles dans les eaux du pays dont ils ont la nationalité. Ces officiers peuvent, de même, appliquer les lois du pays de leur nationalité afin de réprimer les actes criminels.

La coopération a cependant des limites puisqu’aucun pays signataire ne pourra poursuivre un navire soupçonné d’avoir commis un acte de piraterie dans le territoire ou la mer territoriale d’un autre Etat sans y avoir été autorisé par ce dernier.

[1] Les pays signataires : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo.

[2] Les définitions portent notamment sur les notions de « piraterie », « vols à main armée à l’encontre des navires », « actes criminels transnationaux organisés dans le domaine maritime » et « navire pirate ».

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Point de vue des économistes

Grèves : quels coûts pour la France ?

Comme cela était malheureusement prévisible, nous re-voilà donc dans un cauchemar qui se rapproche de plus en plus de celui de 1995 : incertitude, attente sur les quais, entassement dans des rames bondées, agressivité des usagers, embouteillages monstres aux abords et au sein des grandes villes, mais aussi baisse de l’activité, commerces désertés, retard dans les livraisons, baisse du moral des ménages et des chefs d’entreprise…

Autrement dit, si l’on voulait casser le peu de croissance qui existe encore dans l’Hexagone, on ne se serait pas pris autrement.

Sans vouloir polémiquer, rappelons simplement qu’un jour de grève nationale représente un coût proche de 2 milliards d’euros, notamment au travers des effets négatifs qu’elle suscite en termes de consommation des ménages et d’activité des entreprises dans l’industrie et les services.

Cette estimation du coût de la grève s’opère comme suit : le PIB français de 2017 est de 2 289,5 milliards d’euros, chaque jour ouvré représentant un PIB d’environ 9,2 milliards. On peut globalement estimer que le coût d’une grève forte représente environ 15 % d’activité en moins au niveau national (dans le commerce, cela peut même atteindre voire dépasser les 40 %), soit un coût d’environ 1,38 milliards d’euros. Autrement dit, si l’on estime que le coût économique nationale d’une journée de grève se situe entre 1 et 1,5 milliard d’euros, nous sommes vraisemblablement proche de la réalité.

Dans ce cadre, nous anticipons que, si les mouvements de grève se poursuivent et a fortiori se généralisent (n’oublions pas que la SNCF, Air France, les contrôleurs aériens, les éboueurs font déjà partie de la « fête »), la variation du PIB français au deuxième trimestre sera proche de 0 %, et ce après une croissance d’environ 0,2 % au premier trimestre.

Autrement dit, si l’acquis de croissance pour 2018 était de 0,9 % en début d’année, la progression effective du PIB français sur l’ensemble de l’année ne devrait pas excéder significativement 1,4 %. Et ce, en faisant l’hypothèse (optimiste ?) que les mouvements de grèves actuels s’arrêteront assez rapidement. Car, si tel n’est pas le cas et que le blocage de l’économie française s’éternise, une baisse du PIB pourrait s’imposer au deuxième trimestre 2018.

Bien entendu, lorsque la grève se termine, un effet de rattrapage de la baisse d’activité passée s’opère mais cette compensation n’est que partielle. En outre et surtout, le véritable coût de la grève réside dans l’affaiblissement de la confiance de l’ensemble des acteurs économiques du pays, ce qui aura cette fois-ci un impact durable sur la croissance nationale.

Le degré de déprime et de décélération de l’activité est évidemment proportionnel à la durée de la grève, mais aussi à l’issue de cette dernière. Ainsi, si le gouvernement lâche du lest, cela amènera d’autres corporatismes à vouloir, eux aussi, bloquer le pays pour obtenir satisfaction. Dès lors, on risque d’observer une multiplication des mouvements sociaux un peu partout dans l’Hexagone. De plus, si le gouvernement cède, il infirme la stratégie de « rupture » sur laquelle Emmanuel Macron a été élu.

Aussi, à côté des drames humains que toute cette décroissance va produire, le retour des grèves pour des raisons aussi banales que la réforme inévitable de la SNCF va encore nuire à la crédibilité de l’économie française en matière de capacité à se réformer. Essayez par exemple d’expliquer à un Allemand, à un Anglais, à un Italien ou encore à un Grec ou à un Espagnol, qui n’a cessé de faire des réformes depuis des années presque sans rechigner, que les Français refusent encore de moderniser leur économie. Essayez de lui expliquer comment une petite frange de la population peut paralyser un grand et beau pays comme la France pour le simple motif qu’il ne faut pas toucher à ses petits avantages. C’est perdu d’avance…

Il faut se rendre à l’évidence : nos voisins européens, qui ont tous fait énormément d’efforts et de sacrifices depuis 2008, ne nous comprennent plus et ne sont plus prêts à accepter les dérives françaises. Il est donc grand temps de parler vrai et de responsabiliser nos concitoyens : en temps de crise, tout le monde doit se retrousser les manches et personne ne doit l’en empêcher. La liberté s’arrête là où commence celle des autres. Et ce, en particulier dans une économie exsangue, toujours proche de la banqueroute, en dépit des apparences.

C’est là tout le dilemme de l’économie française : il faut la réformer massivement pour qu’elle se redresse vraiment et durablement, mais la moindre réformette génère des mouvements de grèves qui grèvent à leur tour une croissance déjà très molle et incitent par là même les dirigeants du pays à céder aux pressions.

Il n’existe donc qu’une seule solution : engager une vraie et profonde rupture qui certes générera des mouvements sociaux mais qui permettra à l’économie française de nettement se reprendre une fois les grèves passées. Car la grève actuelle finira forcément par prendre fin, mais lorsqu’elle sera terminée la France sera toujours très loin d’être réformée en profondeur, notamment en termes de poids exorbitants de la fiscalité et des dépenses publiques, qui sont évidemment bien plus pénalisants et déterminants que la retraite à 50 ans de certains cheminots.

Pour éviter que l’Hexagone retombe dans l’immobilisme et la léthargie économique, il faut donc absolument arrêter la démagogie et devenir enfin responsable. Il ne s’agit pas simplement d’un problème de bras de fer entre le gouvernement et les syndicats, mais de l’avenir de nos enfants…

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Langue française

Un emploi inopportun d’opportunité

L’emploi du mot opportunité au sens d’« occasion » est devenu courant, notamment dans la langue des affaires ; il est néanmoins regrettable.En latin, l’adjectif opportunus, formé sur ob (vers) et portus (le port) qualifiait le vent. Il désignait un vent qui vous pousse vers le port, et est donc particulièrement favorable et utile.
Au XIVe siècle, le français a calqué sur le latin opportunus l’adjectif opportun, qui signifie: « ce qui est bienvenu, favorable, et qui convient ».
Ont dit depuis : il est opportun, ou peu opportun, de prendre une décision ; telle action fut faite en temps opportun.
À partir de cet adjectif on a dérivé l’adverbe opportunément (arriver fort opportunément), le substantif opportuniste (celui qui, généralement en politique, cherche l’occasion favorable), et surtout le substantif opportunité. Ce dernier mot signifie: « caractère de ce qui est opportun », et plus généralement « occasion favorable ».
C’est bien ce sens de faveur qui spécifie le mot opportunité. Il est par là synonyme d’à propos ou de convenance. On juge de l’opportunité d’une action, on a le sens de l’opportunité (on sait d’instinct ce qu’il convient de faire).
Toutefois, sous l’influence de l’anglais opportunity dont la signification est générale, opportunité devient synonyme d’une simple occasion : j’ai l’opportunité de partir dès demain.
C’est perdre le lien avec l’adjectif opportun que, pour ma part je sens encore très fortement dans opportunité.
Au sens ordinaire, pourquoi ne pas utiliser tout simplement possibilité, perspective, occasion ? Sauvegardons la spécificité du mot opportunité : cela me semble très opportun.

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