Pour désigner un message électronique, si vous souhaitez éviter l’anglais e-mail, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Message ou courrier électroniques sont possibles, mais est un peu lourds.
On entend beaucoup une adaptation du terme anglais, par chute du préfixe et prononciation plus ou moins française : un mail. « J’ai eu ton mail ! ».
Que faut-il en penser ? Plutôt du bien, pour des raisons historiques. Le mot anglais mail, « courrier », provient de l’ancien français malle, qui désignait un sac de cuir ; aujourd’hui, c’est plutôt un coffre de bois ou de fer. Ce sac de cuir servait principalement à transporter des lettres ; pensons à la malle- poste, voiture postale pouvant accueillir quelques voyageurs ; quant à la malle des Indes des romans et des films, c’était tout simplement le service régulier de courrier entre l’Europe et l’Inde. Adopter le terme mail pour désigner un courrier électronique, revient donc à reprendre à la langue anglaise ce qu’elle nous a emprunté. Une fois de plus…
Cette adaptation, toutefois, est phonétiquement délicate ; faut-il prononcer : /mèl / ou /mèyl / ?
C’est pourquoi je recommande cette splendide invention québécoise : le courriel.
Le terme présente tous les avantages : il est transparent (courrier électronique), il met en œuvre le suffixe –iel, désormais régulier en informatique (logiciel, progiciel, didacticiel), il permet de former, pourquoi pas, le verbe courrieller (« Je te courrielle cela dès que possible »). Enfin, il rend imaginatif. Afin de traduire l’anglais spam, qui désigne un message électronique commercial non désiré, (et qui vous arrive en rafale, comme la vieille publicité pour le jambon en boîte Spam), quelqu’un a inventé le superbe pourriel : c’est un courriel pourri. Rendons hommage à cet inventeur anonyme ; il illustre joliment la vitalité du français Et courriellons avec ardeur !