Sommet de la Terre, protocole de Kyoto, Copenhague, la France a toujours été à l’un des principaux moteurs des négociations internationales sur l’écologie. Pour preuve, depuis 1970, la France met en œuvre des politiques et des institutions pour la protection de l’air et le traitement des déchets. Si le sujet semblait ne préoccuper que les pays occidentaux, à Rio+20, c’est un phénomène plus global qui semble s’être institué : le Président du Congo Sassou N’guesso a appelé à la création d’une Organisation des Nations Unies pour l’Environnement. Ce n’est plus la France qui pousse de ses vœux la constitution d’un cadre international pour le développement durable, mais l’ensemble de l’espace francophone. Et si la francophonie rimait avec l’écologie ?
Les pays francophones favorables à la transition vers des « villes durables »
Mais qu’entend-on par « ville durable » ? Cette expression, popularisée par le Grenelle de l’environnement, désigne l’urbanisme de demain : la construction d’une ville qui respecterait les principes du développement durable. Cela concerne l’architecture, mais aussi les espaces verts, le monde associatif, les transports en commun… Tout un écosystème tourné vers le respect de l’environnement.
La ville durable, le futur de l’urbanisme ?
• En septembre 2012, ce sont quarante villes françaises qui ont succombé à l’événement international : le Park(ing) Day. Le concept ? Afin de promouvoir le concept de ville durable, ce mouvement de citoyens transforme temporairement des places de parking en espaces verts.
• Le 19 septembre à Londres, Siemens a lancé le « Crystal », un centre d’exposition destiné à devenir la vitrine technologique du développement urbain durable.
• En Belgique, la ville de Namur a été élue «ville la plus durable » du pays, à l’issue d’un concours organisé par Cofely Services. Préservation des espaces verts, logement, développement des transports publics, la ville se situe à la pointe de l’innovation écologique.
• Le phénomène s’étend au delà des frontières de l’Europe et notamment au Vietnam. Dà Nang a récemment été choisie par les membres de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) pour recevoir le prix de “Ville de l’environnement durable”. Cette récompense, délivrée tous les deux ans, distingue la ville pour ses efforts en matière d’urbanisme écologique.
• Et si la ville durable était envisageable dans les régions désertiques ? Un projet d’éco-construction en Egypte permet d’ouvrir le débat. La ville nouvelle New Fayoum au sud-ouest du Caire, projette de se développer avec une approche intégrée de la ville durable afin de résoudre les problèmes d’approvisionnement en énergie et en eau du fait de son positionnement dans un environnement désertique.
• Enfin à Irun s’ouvre « les Rencontres Numériques », un événement annuel qui offre un aperçu de la ville de demain grâce aux apports des TIC. Les acteurs impliqués dans l’aménagement urbain sont amenés à réfléchir à une meilleure optimisation des nouveaux outils numériques pour développer une ville qui respecte l’environnement.
Le Canada, pays moteur de la ville durable
• En 2007 déjà, la communauté de Wolfville, en Nouvelle-Ecosse, devient la première ville équitable au Canada. Pour cela elle respecte les critères suivants : disponibilité de produits équitables dans les cafés et commerces, soutien des entreprises, des écoles et autres groupes locaux envers le commerce équitable, création d’un comité consultatif sur la question…
• Véritable modèle à suivre, c’est la communauté de Sherbrooke qui lance pour la première fois au Canada un plan de mobilité durable. Au programme, la promotion de la marche, du vélo, et surtout de l’autopartage à travers un champagne d’abonnements gratuits ou à tarif réduit.
• Même si la ville est située très au nord, dans une région de grand froid, Montréal est un exemple de ville durable. Le Sommet mondial ÉcoCité organisé dans la métropole du Québec tente chaque année d’innover pour continuer à résoudre l’équation apparemment insoluble d’une ville nordique qui met l’écologie au cœur de son développement.
• C’est d’ailleurs dans cette ville qu’a eu lieu le 22 septembre la 10eme édition de l’événement « En ville sans ma voiture ». Les citoyens sont amenés à venir débattre des programmes écologiques… à pied ou en transport en commun bien entendu.
• Enfin le gouvernement canadien a réitéré son engagement pour le développement durable en signant un Plan quinquennal de 38 millions de dollars pour poursuivre les recherches sur les technologies avancées pour des véhicules propres.
L’Afrique, terre d’avenir du développement durable ?
• Alors que l’Afrique est longtemps restée en retrait du processus international, le continent semble désormais voir dans le développement durable une véritable voie d’avenir. Premiers touchés par la crise écologique, à l’issue de Rio+20 ils se sont regroupés autour d’un texte d’engagement commun pour participer au processus de négociations sur l’après Kyoto, notamment à l’initiative de la Tunisie, du Niger et du Burkina Fasso.
• L’Union Européenne suit de près ces projets et encourage le pays à adapter sa production et sa consommation énergétique. Dans le cadre des Journées de l’Energie organisées à Salé au Maroc en septembre, l’UE a d’ailleurs annoncé le financement de différents programmes sur l’énergie durable en milieu urbain.
• Le Maroc est d’ailleurs en pointe sur les questions énergétiques. Le pays a dévoilé son dernier plan d’action dans le domaine des énergies renouvelables, et plus particulièrement le projet de centrale solaire de 500 MW, qui sera érigée à Tamezghitene, à environ 10 km au nord-est de la ville d’ Ouarzazate, et qui entrera en service en 2015.
• En Algérie, suite à un rapport critique de la Banque Mondiale, le pays s’achemine vers la transition écologique, à travers la réflexion autour d’une feuille de route durable. Le pays voit dans la création de villes nouvelles durables un moyen de désengorger les grandes villes et de créer de l’emploi.
• La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a initié le forum d’investissement sur les énergies renouvelables pour lutter contre la consommation énergétique. L’objectif est de permettre à une plus large part de la population d’accéder à l’énergie et ainsi pouvoir se développer.
L’espoir de la conférence ministérielle africaine sur l’environnement
• Dans le cadre de la 14ème session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) qui s’est achevée en septembre, les ministres africains ont adopté une série de programmes phares et de décisions couvrant plusieurs domaines : le développement d’une économie verte, une position commune concernant les négociations sur les changements climatiques, et le renforcement du statut du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE).
• L’organisme a élégamment décidé d’un plan d’action pour l’éducation environnementale. Selon les acteurs africains du secteur de l’Environnement présents lors de la conférence, la réalisation des ambitions de l’Afrique dépend en grande partie du rôle que les jeunes.
• Enfin dans son dernier rapport, la FAO estime que de nombreuses villes africaines ne sont pas en phase avec la demande croissante de nourriture qui accompagne l’expansion démographique en milieu urbain. La solution pour l’organisme ? Le développement de villes plus vertes, et avec des jardins potagers pour les habitations, les écoles et les communautés dans et autour des villes.